Le temps de quelques jours ou de plusieurs semaines, les agriculteurs d'Occitanie (et des autres régions) peuvent faire appel à des agents de remplacement afin d’assurer la continuité de l’exploitation en cas d’absence. À l’occasion de ses 50 ans, retour sur ce service peu connu.
Leurs vacances sont exceptionnelles tout comme leurs moments de répit. Être agriculteur est un métier à plein temps et nécessite un dévouement total. Sur les exploitations, la présence de plusieurs générations se fait de plus en plus rare, le chef d’entreprise travaille désormais souvent seul. Il devient alors difficile d’assurer la continuité des tâches agricoles en cas d’absence, subie ou souhaitée.
Le service de remplacement joue un rôle essentiel partout sur le territoire. "Cela existe depuis 50 ans mais c’est encore méconnu."
C’est un outil indispensable aux exploitations agricoles.
Stéphane Minguet, président du service de remplacement en Occitanie
"Avant, les agriculteurs pouvaient compter sur la main d’œuvre familiale, c’est beaucoup moins le cas maintenant", détaille son président en Occitanie, Stéphane Minguet. Quels que soient la durée et le motif (congé parental, maladie, formation, mandat syndical,…), l’agriculteur est remplacé par un salarié agricole. Mises en place localement dans les années 60, ces initiatives ont été officialisées au niveau national en 1972.
2 500 agents de remplacement en Occitanie
Principal objectif : améliorer les conditions de vie des agriculteurs et leurs familles. Dernièrement, la création du dispositif "répit" permet à un exploitant en situation d’épuisement professionnel de souffler quelques temps. "C’est une très bonne chose que cela ait été mis en place. Mais c’est malheureux, nous intervenons dans des exploitations où les agriculteurs sont en détresse."
Dans les 13 départements d’Occitanie, 6 775 exploitants adhèrent au service qui compte 2 500 agents de remplacement. Ils peuvent intervenir dans tout type d’exploitations : de l’élevage, de la viticulture ou du maraîchage, pour des missions de quelques heures ou plusieurs semaines. "C’est un métier très valorisant et gratifiant. Les agents doivent être en mesure de remplacer un chef d’exploitation. Cela demande beaucoup de compétences et de responsabilité. Il faut être en capacité de gérer du personnel et prendre des initiatives".
Un secteur en tension
Au fil des années, les exploitations se sont transformées pour être à la pointe. Le niveau de compétences requis est donc de plus en plus élevé et en constante évolution. "On ne peut plus se permettre d’embaucher n’importe qui. En quelques décennies, les exploitations et les machines se sont transformées, notamment d’un point de vue technologique.
Nous demandons au minimum un bac professionnel voire un BTS.
Stéphane Minguet, président du service de remplacement en Occitanie
Les salariés, pour la grande majorité des hommes, sont jeunes : "50 % ont moins de 35 ans. Certains sortent d’école et viennent apprendre un métier, d’autres sont en phase d’installation."
Mais aujourd’hui, le secteur fait face à des difficultés de recrutement. "On pourrait embaucher 300 personnes en plus", alerte l’agriculteur gersois. Agent de remplacement est un métier en tension. Au même titre que les restaurateurs ou les métiers du bâtiment. Nous communiquons beaucoup mais cela ne suffit pas." Pourtant, à la tête du service de remplacement en Occitanie depuis 12 ans, Stéphane Minguet assure : "En termes d’apprentissage, c’est la meilleure école de l’agriculture."