Fin juillet, un géant métallique s'est imposé dans ce village de 3 600 habitants. Une volonté de la mairie de Saint-Hilaire-de-Brethmas, dans le Gard, d'apporter une meilleure couverture réseau à ses riverains. Eux ne le perçoivent pas de cet oeil.
La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques d'Emmanuel Macron est passée en août 2015. Parmi les mesures envisagées : la réduction des zones blanches des 238 communes en France. Le Languedoc-Roussillon est particulièrement concerné par l'absence de réseau sur certaines villes. Dans l'Aude par exemple, 27 d'entre elles restent sans couverture 2G.
Alors Free Mobile s'est empressé d'appliquer le texte. A Saint-Hilaire-de-Brethmas, dans le Gard, la quatrième entreprise arrivée sur le marché des télécommunications a fait installer une antenne, fin juillet. Elle se situe au Pailleras, sur le domaine public.
Cette implantation ne ravit les riverains. Ils s'inquiètent pour leur santé, et déplorent la pollution visuelle. Même si ils seront plus connectés au monde, ils condamnent la façon d'agir de la mairie : sans communication aucune.
La décision avait été évoquée en conseil municipal, en mars dernier. Seule une élue avait fait la moue concernant la mise en place du poteau satellitaire. Béatrice Bernard-Chamson, sans délégation, pointait alors du doigt la méconnaissance des conséquences sanitaires. Les discussions s'étaient arrêtées là. Et les habitants n'avaient pas été avertis.
Un "outil de développement économique"
La commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas ne faisait cependant pas partie des territoires estampillés "zones blanches" mais détenait juste une couverture médiocre, comme 2 200 villes en France :Les quatre opérateurs nationaux sont également tenus par la loi d’équiper en internet mobile (3G ou 4G) plus de 2 200 communes rurales qui n’ont aujourd’hui accès qu’au seul service de téléphonie (2G)."
"Ces 2200 communes devront être couvertes au plus tard d’ici la mi-2017," précise une circulaire du gouvernement à ce sujet.
La mairie plaide alors le développement de la commune pour les 3 600 habitants. Dans une interview accordée à Midi Libre, elle avait précisé :
La commune se satisfait du développement du réseau sur son territoire. Un outil au service des habitants et du développement économique."
L'instance ajoutait que l'antenne se situait dans un "endroit très peu dense en matière d'habitations". Une seule maison se situerait à proximité.
Et la santé alors ?
60 000 antennes relais mobile sont installées en France. Et si elles sont essentielles aujourd'hui à nos communications, elles peuvent constituer un danger. Or les études manqueraient.Sur le site du gouvernement, on peut lire : "A ce jour, l’expertise nationale et internationale ne conclut pas à l’existence de risques sanitaires liés à une exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes-relais de téléphonie mobile, dès lors que les valeurs limites d’exposition du public sont respectées." Néanmoins, il est marqué plus loin que des "interrogations subsistent", notamment concernant des risques de cancer, ou par exemple :
Dans le cas des radiofréquences, les effets biologiques observés sont des effets thermiques, c’est à dire une augmentation de la température des tissus."
Les antennes ne peuvent pas être posées n'importe où. Les opérateurs doivent demander systématiquement une autorisation auprès de l'Agence Nationale des Fréquences (ANFr). Les association militantes n'approuvent pas la réglementation et trouvent les mesures trop laxistes en France, en comparaison au reste des pays européens.