Après un abandon dans les années 2000, le projet de réserve naturelle souterraine en Ariège a reçu un avis favorable du Conseil national de protection de la nature. Cela concerne 28 sites sur plus de 2 000 hectares.
C’est une nouvelle étape qui vient d’être confirmée. Le projet de réserve naturelle souterraine, relancé en 2018, a été validé à l’unanimité par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) courant mars. Mardi 10 mai, la sous-préfète de Saint-Girons l'a présenté aux différents acteurs locaux avant d'entamer les discussions sur la suite du projet.
Il a pour but de protéger les nombreuses espèces animales et végétales présentes dans les 2 124 hectares souterrains concernés. Tous les sites, essentiellement des grottes, se trouvent dans le périmètre du Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises. Des chauve-souris aux invertébrés (araignées, crustacés) en passant par le calotriton des Pyrénées, de nombreuses espèces sont présentes dans ces cavités souterraines qui ne sont pas toutes reliées entre elles.
Alors qu’un premier projet avait été abandonné au début des années 2000, il a été relancé en 2018 par le ministère de la Transition écologique dans le cadre du Plan biodiversité qui "vise à renforcer l’action de la France pour la préservation de la biodiversité et à mobiliser des leviers pour la restaurer lorsqu’elle est dégradée".
Trouver un "équilibre entre conservation et valorisation"
La valorisation du patrimoine souterrain est également mise en avant. L'objectif est de trouver un "équilibre entre conservation et valorisation", témoigne Matthieu Cruège. "Il n'y a pas incompatibilité entre les deux", estime le directeur du Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises.
Il faudra revisiter un certain nombre de pratiques même si on ne va rien mettre sous cloche.
Matthieu Cruège, directeur du Parc national régional des Pyrénées ariégeoises
Les conditions d’accès aux lieux devraient rester inchangées alors que certains sites comme les grottes du Mas d’Azil, de Niaux et de Lombrives, sont des lieux touristiques. Parmi les pistes évoquées pour valoriser le patrimoine : l'accompagnement des touristes par des guides spéléologues, la création d'un musée de la réserve ou encore la tenue de conférences sur différentes thématiques scientifiques.
Prochaine étape : la concertation avec les scientifiques, élus, propriétaires des sites avant le lancement d'une enquête publique. L'ouverture officielle de la réserve naturelle souterraine pourrait alors se tenir en 2024.