Le Bureau d'enquête accident pour la sécurité de l'aéronautique d'État (BEA-É) a publié lundi 27 mars son rapport d'enquête sur le crash d'un vol d'essai de la société Aura Aéro dans lequel deux personnes sont mortes. L'enquête met en avant des causes techniques, des facteurs organisationnels et humains pour expliquer l'accident du 12 avril 2022.
Il a fallu un an d'enquête pour que le BEA-é rende ses conclusions après le crash, le 12 avril 2022, de l'avion de voltige, Integral R12 de la société Aura Aéro au cours duquel deux pilotes d'essais ont trouvé la mort.
Dans ce document de 57 pages, le bureau d'enquête a reconstitué le déroulé de l'accident. L'avion d'essai Integral réalise son 146ème vol d'essai près de l'aérodrome de Saint-Girons Antichan. Un ingénieur au sol supervise le vol. Lors d'un virage serré à 7g (soit à 7 fois le poids du corps), un élément de l'appareil (la palette droite) se détache. L'avion part en roulis et devient incontrôlable, plongeant en auto-tonneau. Pendant 16 secondes, l'un des pilotes tente de contrôler l'appareil mais sans succès. Le parachute est déclenché tardivement. L'arrière de l'avion est détruit et le copilote est éjecté. L'appareil s'écrase 4 secondes plus tard. Les deux pilotes ne survivent pas.
Un rapport déterminant les causes de l'accident, pas les responsabilités
Selon le BEA-é "les causes de l'événement relèvent du domaine technique et des facteurs organisationnels et humains. La perte de contrôle de l’INTEGRAL R est consécutive à une destruction majeure de l’aile droite et à l’entrave partielle des commandes de gauchissement. Ces dommages sont probablement consécutifs à une entrée en flottement symétrique d’ailerons."
Plusieurs recommandations de sécurité, en matière de conception et critères de certification ont également été rendues dans le rapport.
Ces conclusions du BEA-é apportent enfin des éléments d'explication sur l'accident du 12 avril 2022, mais comme le souligne le procureur de Foix, Olivier Mouysset, qui a ouvert une enquête préliminaire dans cette affaire pour "homicide involontaire", elles ne "peuvent pas servir à déterminer la moindre responsabilité." Les investigations sur le plan judiciaire suivent leur cours. Un point d'étape devrait être réalisé dans les prochaines semaines, un an après l'accident tragique.