Dans un milieu très masculin, la jeune Ariégeoise Anne-Cécile Surga a fait sa place dans le monde de la sculpture contemporaine, avec ses marbres où se gravent des parties de corps féminins, loin, bien loin des stéréotypes.
Une danse à deux : voilà comment elle résume sa relation à la matière. En l'occurrence le marbre, blanc ou rose...
Décidément, Anne-Cécile Surga ne cherche pas la facilité. En choisissant le métier de sculptrice, où les femmes ne sont pas légion. En choisissant le marbre, matière si solide et si noble. En choisissant, enfin, de représenter le corps des femmes, avec leurs imperfections.
Le point de départ de son oeuvre est à trouver dans sa vie personnelle, son histoire familiale. Adolescente, ses parents, d'origine polonaise, l'emmènent à Auschwitz. Dans une chambre à gaz, elle remarque les traces de mains, les griffures des personnes assassinées qui ont tenté de fuir quand elles ont compris la mort inéluctable.
Anne-Cécile Surga reproduit ces traces dans le marbre, donnant l'impression que celui-ci est totalement malléable. De là, elle s'aventure vers d'autres parties du corps, principalement féminin, montrant les défauts qu'on ne voit jamais dans les représentations des médias ou du cinéma : en clair, des plis, des bosses, de la cellulite...
Cinq ans seulement qu'Anne-Cécile Surga sculpte. Et la voilà déjà exposée dans de grandes villes comme Londres, Milan, Berlin. Celle qui montre ce que l'on cache d'habitude a ouvert son atelier à lavelanet, en Ariège, sa région d'origine. Corinne Carrière et Nathalie Fournis, de France 3 Occitanie, l'y ont rencontrée :