Ariège : l'affaire de la pollution de l'eau de l'Ayroule devant la justice

En 2011, l'eau de la rivière Ayroule avait été polluée par du tétrachloréthylène, un solvant cancérigène, privant d'eau potable 8 000 habitants de Foix pendant deux mois. Mardi 1er février aura lieu le procès de cette affaire, sans coupable direct.

Onze ans après les faits, la pollution de l'Ayroule par un solvant industriel dangereux, déversé sur le sol d'une station de lavage de camions, fera donc l'objet d'un procès, devant le tribunal judiciaire de Foix.
En mai 2011, un contrôle sanitaire effectué par l'Agence régionale de santé dans les eaux de la rivière Ayroule révèle un taux anormalement élevé de tétrachloréthylène, un solvant utilisé notamment pour le nettoyage à sec de tissus, dangereux car cancérigène. Son usage est strictement réglementé.

Les résultats de ces prélèvements, nettement supérieurs aux seuils en vigueur entraîne immédiatement une interdiction de consommer l'eau du robinet pour pas moins de 8 000 habitants de Foix. Et ce, pendant deux mois.

Parallèlement, et difficilement, les enquêteurs remontent jusqu'à une station de lavage pour camions : c'est sur son sol que le produit incriminé aurait été déversé, avant de s'écouler dans la nappe phréatique. Problème - et de taille - : impossible de retrouver le responsable direct de ce déversement. 

Mardi 1er février à 14 heures s'ouvre devant le tribunal judiciaire de Foix le procès de cette affaire de pollution. Un seul prévenu : le patron de la station de lavage. Cette dernière aurait été mal entretenue, l'homme est donc poursuivi non pour pollution mais pour négligence, plus précisément "violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité".

Face à lui, de nombreuses parties civiles. Non seulement les usagers mais aussi les collectivités et organismes à qui l'épisode a coûté fort cher. La ville de Foix, le SMDEA (syndicat mixte départemental d'eau et d'assainissement) ont dû engager d'importantes dépenses pour d'abord dépolluer l'eau et continuer d'alimenter les habitants concernés.
Trois associations environnementales sont également parties civiles. "C'est un dossier très ancien et on est satisfait de le voir arriver enfin devant les tribunaux", explique Henri Delrieu, porte-parole de l'association environnementale Le Chabot, "parce qu'il a failli être enterré, il faut le savoir. En 2014, le dossier a été classé sans suite par le Parquet et c'est grâce à une nouvelle plainte déposée que le dossier a été rouvert et qu'il y a eu enquête. Cette enquête a été très longue parce qu'il s'agissait d'une pollution assez sournoise, qui touchait le puit de l'Ayroule qui se trouve en rive gauche de l'Ariège alors que la source de la pollution a été trouvée en rive droite de l'Ariège"

Si elles sont soulagées, les associations reconnaissent être déçues car ce n'est pas un "procès en pollution" qui se tiendra, mais un procès pour négligence de surveillance d'un site et "ça change tout", explique Henri Delrieu, "car les associations comme la nôtre qui sont à l'origine de ce procès ne pourront pas être recevables au tribunal".

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