L'accès aux urgences de l'hôpital de Saint-Lizier en Ariège sera réduit aux seules urgences vitales la nuit à partir de ce lundi 8 août. C'est ce qu'annonce la direction du CHAC pour palier la pénurie de médecins urgentiste. Les patients devront désormais passer par le 15. Les syndicats sont très inquiets.
Attention si vous êtes victime d'un malaise ou d'un accident la nuit dans le Couserans. Le service des urgences de l'hôpital de Saint-Lizier va passer en service réduit à compter de ce lundi 8 août.
Pénurie de médecins urgentistes
Dans un communiqué, daté du 2 août, la direction du centre hospitalier Ariège-Couserans (CHAC) a annoncé la réduction à minima du service de nuit de l'hôpital de Saint-Lizier. Seules les urgences vitales seront traitées en raison d'un manque de personnel soignants. La régulation passera par le 15.
Pour Yan Cougoureux, du syndicat CGT infirmier "c'est une fermeture et pas un service réduit. Pour fonctionner correctement, nous avons besoin de 12 médecins urgentistes. En ce moment ils ne sont que 8 et a la fin de l'été, nous allons en perdre encore 2. Il faut très vite recruter. C'est la santé des habitants du Couserans qui est en jeu."
Un seul médecin de garde la nuit
L'Ariège et le Couserans plus particulièrement sont des secteurs très touristiques l'été. Sa population est multipliée par 5 au mois d'août à la faveur de grands événements comme "Autrefois le Couserans", qui draine à lui seul quelques 40000 touristes en un seul week-end. Or il n'y a qu'une seul médecin urgentiste de garde la nuit : "Dès qu'il y a un départ SAMU, nous n'avons plus de médecin sur le centre hospitalier explique Yan Cougoureux. Et ça peut durer des heures car bien souvent, le médecin accompagne le patient vers un centre Hospitalier mieux équipé comme Toulouse. La seule solution que nous ayons trouvée pour limiter l'absence du médecin, c'est de faire un transfert de malade entre l'ambulance du Samu 09 et celle du Samu 31 à l'entrée de l'autoroute. Ce n'est satisfaisant ni pour nous ni pour les malades."
Sans parler des problèmes de matériel. Depuis le début de l'été, les équipes soignantes du CHAC n'ont plus de SMUR. Le véhicule d'intervention est en panne.
"On ne peut pas travailler dans ces conditions, explique Arnaud Sevin, Secrétaire Général de la CGT santé de l'hôpital et aide soignant. Tout est en train de partir en lambeau. C'est une catastrophe sanitaire organisée."
Inquiétudes pour les prochains mois
Les personnels du CHAC ont alerté la direction depuis le mois de mai sur le manque de personnel. Les syndicats ont même rencontré les élus du département en juin. Mais la situation n'a pas évolué. Elle risque même de s'aggraver à la fin de l'été : "Avec seulement 6 médecins urgentistes, on risque de se retrouver dans l'impossibilité de prendre en charge les urgences vitales à l'automne s'inquiète Yan Cougoureux. Ca nous est déjà arrivé cet été mais c'est difficile à quantifier."
Inquiétude d'autant plus grande que l'Ariège est un désert médical. Pas de SOS médecin dans le département. Pas facile non plus de se reposer sur les médecins généralistes pour prendre le relais. Les 2/3 sont d'ailleurs en vacances en Août.
Ce qui fonctionne en ville ne s'applique pas à l'Ariège. La rentrée risque donc d'être aussi compliquée que l'été au CHAC de Saint-Lizier.