"C'est un objet traditionnel, unique au monde" : fabriquer des sabots à bouts pointus, ce projet qui botte deux jeunes artisans

Le dernier artisan sabotier de l'Ariège se prépare à passer la main. Après 40 ans de métier, Pascal Jusot s'applique à transmettre son savoir-faire ancestral à deux apprentis qui vont reprendre son activité et ainsi, faire perdurer la renommée d'un sabot traditionnel et unique au monde.

Une machine des années 40 façonne l’extérieur du sabot. Une autre creuse l’intérieur. Mais les finitions, en revanche, se font à la main, après deux à trois mois de séchage. "La machine dégrossit. On ne fabrique pas des sabots à la machine, on les ébauche", tient à souligner l'artisan sabotier.

Sabots de décoration, de jardin ou costumes de groupes de danse folklorique… Pascal Jusot fabrique des chaussures en bois depuis plus de 40 ans. Ces derniers mois, il travaille aussi à la transmission de ce précieux, en formant deux apprentis.

"Le sabot de Bethmale, un objet traditionnel, unique au monde"

 Julien Cazalé est l'un des apprentis qui écoute religieusement tous les conseils de fabrication de Pascal Jusot. Notamment pour le modèle traditionnel à bouts pointus : l'emblématique sabot de Bethmale.

Le sabot de Bethmale c’est un objet traditionnel et unique au monde qui se fait ici. Il a une renommée sur le territoire. Je n'avais pas du tout envie que ça se perde.

Julien Cazalé, apprenti sabotier

Julien Cazalé et Barney Vander Cruyssen ont pour projet de reprendre l'activité de la saboterie située à Arrien-en-Bethmale, en Ariège. À 65 ans, Pascal Jusot va prendre sa retraite à la fin de l'année. Et il ne peut être que ravit de voir le jeune duo assurer la relève. "Sinon, c'est un savoir-faire qui allait disparaitre."

Un métier en voie de disparition

Pascal Jusot est le dernier artisan sabotier de l'Ariège. "Des sabotiers en France, il n’y en a plus beaucoup. On est éparpillé. On est peut-être même pas dix sabotiers dans toute la France, s'alarme le futur retraité. Pour le Couserans, c’est important que ces jeunes restent ici et qu'à leur tour, ils transmettront, j’espère, leur savoir."

Julien Cazalé et Barney Vander Cruyssen ont déjà déboursé 10.000 euros chacun pour suivre cette formation. Ils ont également lancé une campagne de financement participatif. "Nous faisons appel à la communauté aujourd'hui pour garantir ensemble la préservation et la pérennité de notre patrimoine artisanal unique. Votre soutien nous permettra de financer la transmission du savoir-faire et le rachat du matériel nécessaire à l'exercice de ce métier", peut-on lire sur la page d'appel aux dons.

'On aimerait vraiment sensibiliser les gens et les collectivités à cette reprise d'activité", confie Julien Cazalé, fils de menuisier ébéniste, âgé de 40 ans. Barney, lui, a 30 ans et entend réaliser un rêve d'enfant. "Ce projet de reprise et d'association avec Julien, et ça me botte !", dit tout simplement celui qui s'est découvert une passion pour le métier de sabotier lorsqu'il n'était qu'en classe de CE1.

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