Sur les réseaux sociaux, Alienòr Escartin valorise la culture occitane en racontant anecdotes, contenus éducatifs et histoires sur cette langue. Une initiative bienvenue pour mettre en valeur l'occitan auprès des plus jeunes.
Tapenade, pétanque, savez-vous que ces mots bien connus de la langue française viennent en fait de l’occitan ? C’est ce que nous apprend Alienòr Escartin sur les réseaux sociaux. À 25 ans, la Biterroise a décidé de transmettre sa culture occitane sur son compte ali.en.oc. Une nouveauté qui séduit un grand nombre de personnes, tous curieux de découvrir les singularités de cette langue.
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Une enfance au cœur de la culture occitane
Née à Béziers, la jeune fille a grandi avec l’occitan : "j’ai toujours parlé la langue quand j'étais petite". Scolarisée dans une école occitane jusqu’à la classe de CP, elle a ensuite enchaîné avec un cursus classique. "Tous les dimanches, j’avais cours d’occitan avec mon père, c’était génial", se souvient-elle.
Linguiste et auteur du livre "L'Occitan tout de suite !", Jòrdi Escartin a transmis l’amour des langues à sa fille. Alienòr parle le français, l’anglais, l’espagnol et a d'excellentes notions d’italien et de portugais. Après une prépa littéraire, elle est aujourd’hui chargée de promotion et événementiel aux Vins Pays d'Oc.
Alienòr compte des centaines de milliers de vues sur son compte TikTok avec des vidéos aussi explicatives qu'adaptées aux nouveaux formats numériques. "Je veux faire court et efficace. Je ne veux pas perdre les gens, mais transmettre simplement", explique-t-elle. Un succès grandissant, mais aussi tout récent, Alienòr ayant commencé l'aventure au milieu du mois de juillet : "J’y pensais depuis un moment, mais je voulais tellement tout faire parfaitement que je n’osais pas me lancer."
Ne pas laisser la langue mourir
Dans ses vidéos, vous apprendrez pourquoi l’occitan a un vocabulaire plus riche que le français, comment dire les jours de la semaine ou encore des anecdotes en tout genre sur l’histoire de la langue. "J’ai encore une tonne d’idées que je veux mettre en avant", sourit-elle.
L’objectif de cette démocratisation de l'occitan est simple : "continuer à faire vivre la langue en la faisant connaître." Si certaines écoles proposent encore l’option occitan, cette dernière ne fait pas un tabac. "La langue se perd petit à petit. Des initiatives existent aujourd’hui pour la promouvoir, mais avec les générations futures, il y en aura de moins en moins", s'inquiète Alienòr.
@ali.en.oc 🗣️Un vocabulaire plus riche ? La langue occitane a un dictionnaire plus étendu que le dictionnaire français. 🤫 Un exemple : le mot “bois” 🪵 🇫🇷En Français il désigne : ➡️La matière dure qui constitue le tronc, les branches et les racines des grands végétaux, formée par des vaisseaux conduisant la sève brute, les fibres et le parenchyme.🪵 ➡️Réunion d’arbres couvrant un certain espace de terrain ; terrain ainsi couvert : Bois de chênes. 🌳 Synonymes : bocage - bosquet - forêt - futaie ➡️Partie en bois d’un objet : Le bois d’une raquette. 🏸 ❤️💛 En Occitan, ces définitions ont chacune un mot différent pour les décrire : ➡️Lènha : Bois de chauffage 🪵 ➡️Fusta : Bois d’ouvrage (pour les meubles par exemple) 🪑 ➡️Bòsc : bois dans le sens réunion d’arbres (bosquet) 🌳 📖 Sources : L’Occitan tout de suite, @jordiescartin @editions_pocket Dictionnaire Larousse @editionslarousse Dicod’òc #occitan #occitanlanguage #occitanie #occitanie_focus_on #alienoc #oc #language #langue #langage #linguistics #linguistica #culture
♬ son original - ali.en.oc
Les réseaux sociaux : un atout majeur
Les réseaux sociaux permettent à Alienòr de toucher un public large et surtout constitué de jeunes : "je veux parler à des gens comme moi et même à ceux qui ne sont pas de la région. C’est génial qu’un parisien puisse en apprendre davantage sur ma langue et ma culture", assure la passionnée de danse et de randonnée.
Les nombreux commentaires permettent également à Alienòr d’adapter son contenu et de répondre rapidement aux interrogations et curiosités des abonnés. "Beaucoup me demandent par exemple des traductions pour faire des tatouages en référence à leurs grands-parents", témoigne la jeune femme. Ce travail de transmission est le cœur du projet de la Biterroise. "À l'heure où tout le monde devient un peu identique, cultiver sa différence est essentiel", conclut Alienòr Escartin.