La renaissance du disque vinyle se joue à la main dans le Gers : "Nous privilégions la qualité au rendement"

Disparu après l'avènement des cassettes audio, du CD puis de la musique numérique, le vinyle revient en force depuis une quinzaine d'années. Un fabricant, installé à Marciac (Gers) a même décidé d'en faire sa principale production. Depuis trois ans, Garcia and Co produit des disques en petites quantités pour des labels indépendants.

En 2022, il s'est vendu plus de 5 millions de vinyles en France, soit environ trois fois plus qu'en 2016. Le marché est en pleine expansion. À l'heure du tout numérique, beaucoup veulent revenir "à la matière". Un industriel français l'a bien compris. Loin des gros fabricants de l'Est de l'Europe, l'atelier Garcia and Co s'est installé à Marciac dans le Gers. 

Dans un ancien hangar de menuiserie, cinq salariés fabriquent chaque jour des séries de 300 à 3000 exemplaires. Un travail artisanal qui demande de l'exigence et du savoir-faire.

Des minuscules billes de PVC

Ingrédient de base pour fabriquer un disque, de minuscules billes de PVC. Une fois chauffé à 190 degrés, le plastique noir est passé sous une presse, puis refroidi pour former une galette. L'opération dure 30 secondes. 

Nous privilégions la qualité au rendement. Tout est fait à la main. On vérifie chaque disque pour éviter qu'il y ait une déformation de son dans la durée. Pas de corps étranger, ni de poussière au moment du gravage du sillon.

Simon Garcia, fabricant de disques vinyles

À la recherche du disque parfait

Pour satisfaire les clients mélomanes, l'entreprise se doit de fournir des disques parfaits. "Des disques qui sont parfaitement plats, silencieux et qui ont le vrai beau son du vinyle que les amateurs recherchent" explique Guillaume Largillier, responsable communication de l'entreprise.

Un travail artisanal qui donne vie à un véritable objet, bien plus que de la musique. "On a tellement tout dématérialisé. Avec un disque, on se retrouve assis avec la pochette, on regarde l'objet. On écoute une face puis on le retourne et on écoute une 2ème face. Ça, on ne le fait plus" constate Simon Garcia.

Labels spécialisés 

L'atelier travaille pour des labels très spécialisés. Il réalise des enregistrements rares de jazz, de musique de l'Afrique de l'ouest avec comme objectif : 1000 exemplaires maximum. 

"La moitié des gens achète des vinyles non pas pour les écouter mais pour les poser sur leurs étagères. Nous, on s'adresse à une clientèle qui écoute ses disques et qui aime le vinyle".

Garcia and Co produit 150.000 disques par an et fait vivre la musique toute l'année dans le village de Marciac connu dans le monde entier pour son festival de jazz estival.