La présidente du conseil départemental de l'Ariège a écrit au ministre de la santé, mardi 31 mars 2020, pour proposer les services du laboratoire vétérinaire départemental, afin de procéder à des tests de dépistage du Covid 19.
C'est une proposition qui a déjà été faite par le département de l'Indre-et-Loire, il y a quelques jours : mettre les compétences du laboratoire vétérinaire départemental au service du ministère de la santé, pour effectuer des tests de dépistage du coronavirus.Bien que cette proposition ait été rejetée par les autorités, Christine Tequi, la présidente du conseil départemental de l'Ariège, a décidé d'écrire à son tour au ministre de la santé Olivier Véran.
Dans un courrier en date du 31 mars 2020, Christine Tequi explique qu'elle partage entièrement l'analyse de son homologue d'Indre-et-Loire et que le laboratoire vétérinaire de l'Ariège est en capacité d'effectuer "a minima 300 analyses par jour", ce chiffre pouvant selon elle être poussé à 500. Pour la présidente du département, il s'agit aussi de favoriser la reprise de l'activité, au sortir de cette crise sanitaire exceptionnelle qui touche la France actuellement. "La proposition du conseil départemental vise à faciliter cette reprise".
Outillé et mobilisé
Jointe par téléphone ce matin, Christine Tequi va plus loin : "On est dans une situation inédite, il va falloir gérer le déconfinement et nous, on est outillé pour faire non pas des prélèvements mais des analyses en grande quantité. La machine dont le laboratoire est équipée est presque surdimensionnée pour nos besoins puisqu'on reçoit déjà des prélèvements d'autres départements. En plus, les vétérinaires sont prêts à revenir travailler pour ça. On s'honorerait, je crois, d'accepter cette aide".Ce serait un bon signe pour le territoire et pour les citoyens
Une interdiction à lever ?
La présidente de l'Ariège dit attendre maintenant une réponse rapide et positive. Pourquoi risque-t-elle d'être déçue si le gouvernement fait la même réponse qu'au département de l'Indre-et-Loire ? En France, un laboratoire vétérinaire n'a pas le droit de faire des tests quand c'est un produit d'origine humaine mais la profession dénonce "un monopole aberrant" ."70% des maladies sont communes à l'homme et l'animal", a précisé l'académie nationale de médecine dans un communiqué. Et cette interdiction n'existe pas dans plusieurs pays européens, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie.Il y a quelques jours, le premier ministre a assuré que la question de lever cette interdiction était à l'étude.