Covid- Plan de restructuration et vente d’Aubert et Duval, l’inquiétude des salariés sur le site de Pamiers en Ariège

Le groupe Eramet, le géant industriel français de la métallurgie, a annoncé aux organisations syndicales la vente de sa filiale Aubert et Duval et lancé un plan de restructuration. Le plan prévoit 462 suppressions d’emplois dont 144 sur le site de Pamiers en Ariège. 

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La crise aéronautique a eu un impact violent sur l’entreprise Aubert et Duval, filiale du géant industriel français de la métallurgie Eramet. Le groupe a annoncé aux organisations syndicales, la mise en vente d’Aubert et Duval assortie d’un plan de départs volontaires.

Aubert et Duval fait partie de la division Alliages d’Eramet. Fortement touchée par la crise générée par le covid-19 dans le secteur de l’aéronautique, la société a perdu près de 70% de son chiffre d’affaires. Pour faire face à cette situation, le groupe a mis en place un plan de restructuration qui prévoit la suppression de 462 postes sur neuf sites, via un plan de départs volontaires avec dans le même temps la création de 83 postes.

Contactée par France 3 Occitanie, la direction dit s’adapter à un contexte de marché "fortement dégradé" dans le secteur de l’aéronautique, conséquence de la crise sanitaire.

Sur le site de Pamiers en Ariège, 124 emplois vont être supprimés sur la base du volontariat précise la direction. Les organisations syndicales sont mobilisées depuis le vendredi 4 décembre et à l’appel de la CGT, premier syndicat de l’entreprise, les salariés ont débrayé ce mercredi 9 décembre à Pamiers et sur 6 des autres sites en France.

Le site de Pamiers emploie plus de 1 000 salariés, c’est le premier employeur privé du département. Le site fabrique des pièces pour Airbus et Boeing, des pièces en titane pour trains d'atterrissage, les moteurs d'avions ou encore des pièces de freinages et d'accélération qui sont placées sur les ailes des avions.

Selon la direction, le projet prévoit la suppression de 124 postes via un plan de départs volontaires avec la création de 20 postes. Un projet qui doit être négocié et discuté à travers le dialogue social, les négociations se poursuivent. Un projet indispensable pour limiter l’impact de la crise sur l’emploi et préparer la reprise à l’horizon 2023, indique la direction.

La gouvernance précise qu’il n’y aura pas de départs contraints. Dans ce projet de suppression de postes, les volontaires au départ seront accompagnés. Le transfert de compétences sera assuré, il est fondamental, c’est un levier essentiel pour préserver le capital du savoir de la société en vue de la reprise économique, précise la direction.

Avec son projet, la direction veut "réduire le coût du travail de 70 millions d’euros" selon la CGT qui dénonce ces suppressions d'emplois. "Les négociations ont débuté hier et se poursuivent aujourd’hui, pour le moment rien n’a été décidé", précise Sébastien Pollaert, délégué syndical à la CGT sur le site de Pamiers en Ariège.

On n'y croit pas à ce projet de restructuration qui ne fait que désorganiser le travail. La direction supprime des emplois pour supporter la crise, du coup quand la reprise sera là avec moins de main d’œuvre on a vraiment peur de ne pas avoir les compétences nécessaires pour répondre au marché.

A partir du 18 décembre, les usines vont s’arrêter pour une durée de 4 semaines indique le délégué syndical, en raison des congés et du chômage partiel, les usines vont stopper leur activité.

Pour le moment au niveau du projet c’est toujours le flou et nous maintenons la pression, de nouvelles actions pourraient avoir lieu sur les 7 sites de France dès le 6 janvier

,rajoute le délégué syndical

Mise en vente d'Aubert et Duval 

Selon FO et la CGT, "après des mois d’incertitude et d’inquiétude", la mise en vente de la filiale Aubert et Duval a été officialisée par le groupe Eramet, lors d'un comité de groupe il y a une quinzaine de jours. 

Selon la CGT, la Safran serait sur les rails mais rien ne filtre du côté de la direction. Rumeurs ou intox ? Dans tous les cas les syndicats auraient une préférence pour  "un repreneur industriel plutôt que financier."

Selon La Tribune, la direction d’Eramet aurait reçu une offre de reprise d’un consortium formé par Airbus, Safran et le fonds Ace Aéro Partenaires. La direction ne confirme pas et botte en touche, le groupe chercherait les meilleures solutions pour l’activité de la société, entreprise stratégique pour la filière, toutes les options étant envisagées, quel que soit l’actionnaire, Aubert et Duval doit s’adapter, rappelle t-elle.

Avec cette offre, le secteur aéronautique vole au secours d’Aubert et Duval. Dans ce dossier l’Etat français veille à la bonne tenue de ce rachat. La ministre des Armées, Florence Parly l’a fait savoir "il faut une solution française et les autorités françaises y travaillent en lien avec les entreprises." Une position qui rassure les organisations syndicales.

"Cela montre que l’on ne peut pas fermer les sites liées à l’aéronautique comme ça, si il y a un financement public, il faut des contreparties pour protéger l’entreprise et avoir un regard sur l’emploi", explique Sébastien Pollaert, représentant syndical de la CGT.

"Mais pour le moment on ne sait rien", affirme-t-il, "les tractations ont lieu dans les hautes sphères auxquelles nous n’avons pas accès et qui nous dépassent."

Selon l’AFP, les ventes d’Aubert et Duval ont fortement baissé en 2020 : 18% par rapport à 2019 et 34% sur deux ans. La filiale d’Eramet a réalisé 642 millions de chiffre d’affaires en 2019 contre 796 en 2018.

Plus particulièrement ses ventes dans le secteur aéronautique ont plongé de 31% au troisième trimestre et de 21% sur les neuf premiers mois de l’année.

 

 

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