Quatre membres présumés du "commando anti-ours", qui avait réalisé une vidéo clandestine il a 6 ans, comparaissaient ce mardi 18 avril devant le tribunal de Foix. Des peines de prison avec sursis ont été requises. Le jugement a été mis en délibéré.
C'est une vidéo clandestine anti-ours qui avait fait grand bruit il y a 6 ans. Ce mardi 18 avril, quatre personnes, soupconnées d'appartenir à ce "commando" comparaissaient devant le tribunal de Foix en Ariège.
Une vidéo façon FLNC
Sur fond de tension après des attaques de brebis attribuées à l'ours, la diffusion de cette vidéo avait fait polémique il y a 6 ans. Un" commando", cagoulé et armé à l'image des membres du FLNC, y dénonçait la réintroduction de l'ours slovène dans les Pyrénées et menaçait les agents de l'Etat.
Cette mise en scène avait même été poctuée de coups de feu.
Des prévenus qui nient les faits
Ce mardi 18 avril, quatre personnes souponnées d'avoir participé à cette vidéo ont comparu devant le tribunal correctionnel de Foix. Parmi eux Philippe Lacube, actuel président de la chambre d’agriculture de l’Ariège et Rémi Denjean, ancien président des jeunes agriculteurs, tous deux bien connus pour leur combat anti-ours,
Il leur est reproché une "complicité d’acte d’intimidation contre des agents de l’État" et la "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences".
L'ensemble des prévenus a réfuté toute implication dans ces images menaçantes tournées avec un Ipad en pleine nuit, entre le 12 et le 13 septembre 2017. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe : "On est pas là pour faire un procès d'intention sur le problème de la réintroduction de l'ours", a estimé Martin Vatinel, avocat de Philippe Lacube. On est là pour trouver des infractions caractérisées et manifestement ce n'est pas le cas. Les élements sont insuffisants pour apporter une preuve juridique de culpabilité."
Prison avec sursis requise
Au terme de l'audience, le tribunal a requis contre Rémi Denjean, dont un pantalon a été identifié sur la vidéo, 6 mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende. Pour Philippe Lacube, accusé d’avoir facilité le tournage et la diffusion de cette vidéo, le procureur requiert 4 mois de prison avec sursis et une amende de 1 000 euros. Les deux autres prévenus encourent 2 mois de prison avec sursis.
Le jugement a été mis en délibéré au 6 juin prochain.