L'Auberge Sentenac de Tourtouse (Ariège) ferme ses portes ce 30 septembre. Les propriétaires de l’établissement partent à la retraite et n’ont pas de repreneurs. Le lieu emblématique du village était aussi son dernier commerce.
Derrière les portes de l'auberge Sentenac, David Alric, chef cuisiner, mijote la spécialité du restaurant emblématique de Tourtouse (Ariège) : la soupe aux choux. "Du chou, des patates, du pain et du jus". Avec cela de l'azinat, une potée de choux traditionnelle du département.
55 ans de cuisine familiale
Bientôt, le cuisiner ne sera plus aux fourneaux, car l'auberge ferme ses portes le 30 septembre, après 55 ans d'existence. "C'est une page qui se tourne, avoue David Alric. Mais il faut bien que les propriétaires s'arrêtent. Ils ont l'âge". La patronne, c'est Anne-Marie. Elle a repris l’auberge de ses parents en 1995.
Aujourd’hui âgée de 68 ans elle prend sa retraite, sans repreneurs pour son établissement. Ses 4 salariés songent à une reconversion."J'aurais aimé que quelqu'un le reprenne, se désole-t-elle. Un membre de ma famille, pas un étranger. C'est un crève-cœur d'arrêter."
Le dernier commerce du village
Dans la salle du restaurant, les clients fidèles regrettent aussi amèrement la fermeture, habitués à cette cuisine ancienne et lente au piano à charbon et au feu de bois. "Nous venons ici depuis une quarantaine d'années, raconte l'un d'entre eux. Cette soupe aux choux, c'est exactement la même que j'ai connue lorsque j'étais petit pendant la guerre. Ils la faisaient comme ça les Ariégeois." Un autre se remémore ses souvenirs à l'auberge : "Nous venions pour les repas de famille, on se réunissant ici, on jouait devant avec mes cousins et ma sœur."
L'auberge Sentenac était le dernier commerce du petit village de 160 habitants. La boulangerie de Tourtouse a fermé il y a déjà plus de 30 ans. Bernard Dedieu, premier adjoint à la mairie de la commune, déclare : "C’était un peu le phare de la gastronomie locale." Il souhaite une bonne retraite aux propriétaires et espère que pour Tourtouse, d'autres activités historiques et associatives "puissent encore faire venir du monde".