VIDÉO : Rencontre avec un maraîcher au parcours atypique, pour une production de légumes exceptionnelle qui met du soleil dans l'assiette

Cultiver des légumes en montagne, un pari réussi ! Les légumes ont du goût et sont robustes. C'est en Ariège, à Augirein qu'un maraîcher fait pousser des légumes de saison en harmonie avec la nature. Après des années de labeur récompensées par de belles productions, il souhaite maintenant transmettre son activité. Reportage.

Pierre Daffis est d'Augirein, un village du Couserans dans la vallée de la Bellongue. L'envie de travailler sur ses terres natales, et de développer une activité primordiale, comme faire pousser des légumes pour nourrir ses concitoyens, l'a amené à devenir maraîcher en 2007.

Il fut un temps où la commune était jalonnée de jardins. C'était la tradition pour les habitants de faire un potager de subsistance et de partager le surplus.

Les légumes sont de qualité, on ne les arrose pas beaucoup, on laisse faire la plante, on la laisse vivre le temps qu'il faut...

Pierre Daffis maraîcher à Augirein en Ariège

Maraîcher à la montagne, une activité judicieuse

Si cultiver des légumes en altitude et en fond de vallée comporte bien des contraintes, les avantages ne sont pas négligeables pour faire face au changement climatique. La sagacité et la détermination de Pierre sont de bon aloi aujourd'hui.

Lorsque nous avons rencontré Pierre, à la mi-mai, les pluies étaient récurrentes. C'est entre deux éclaircies et le ramassage des fèves que Pierre nous a raconté son parcours et ses choix culturaux.

• De l'eau pour les plantes

L'eau est ici encore bien présente, même si l'on enregistre un déficit pluviométrique de 18 % au 1er septembre 2024, par rapport à la moyenne pluviométrique des relevés des 27 dernières années.

Les terres de l'exploitation maraîchère sont alimentées par la Bouigane, et le ruisseau de Nédé qui ne s'assèchent jamais, et la fraîcheur de la nuit, la rosée du matin, contribuent au bon développement des légumes, et limite le stress hydrique que peuvent subir les légumes.

• La nature comme écrin

La forêt borde les parcelles de légumes. Elle constitue une barrière naturelle contre des vents trop violents et permet un approvisionnement en compost et couvert végétal.

Pierre ramasse plusieurs mètres cubes de feuilles à l'automne qu'il dépose sur le sol. La terre est mieux protégée de l'intensité des rayons du soleil, ce qui limite son dessèchement et la préserve aussi des gelées printanières qui sont souvent fatales aux jeunes semis.

Pierre a toujours cherché à composer avec l'environnement. Sa pratique relève du bon sens et de l'observation. Comme dans la nature, le temps est un facteur essentiel qui n'est pas le même que celui qui rythme les journées de l'homme moderne.

Il faut du temps pour qu'un légume soit de qualité. Il faut lui laisser la possibilité de croître et de se gorger des nutriments naturels que contient la terre lorsque celle-ci est encore riche et n'a pas été endommagée par les désherbants et les traitements de synthèse. 

Pierre arrose la plante avec parcimonie, car trop d'eau donne des légumes sans goût. Il lui laisse le temps de vivre, de se densifier, le temps qu'il faut avant de la cueillir.

Aujourd'hui, je suis en fin de carrière, j'aimerai transmettre cette exploitation qui est viable, tout est là, tout est prêt

Pierre Daffis maraîcher à Augirein

Une exploitation agricole moderne et viable à reprendre

Pierre Daffis est à l'âge de prendre une retraite bien méritée. Il souhaite transmettre cette exploitation maraîchère ancrée dans un environnement propice à cette activité.

• Les terres et le matériel

1 hectare patiemment structuré ; des champs et des serres et du matériel de qualité, comme cette machine, le Toutilo de facture française, électrique, qui soulage l'homme en lui permettant de travailler assis ou allonger pour planter, désherber, récolter et diminue ainsi la pénibilité des tâches répétitives.

• La clientèle

La clientèle est constituée des locaux qui s'approvisionnent l'été, le mercredi sur le petit marché d'Augirein, et toute l'année avec les réfrigérateurs libre-service mis en place à l'entrée du village.

Une autre partie de la production est vendue sur Toulouse à des restaurateurs et des particuliers.

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