Bertrand Henri est vigneron à Lavelanet de Comminges depuis 18 ans. Il a repris le domaine familial par passion pour la culture de la vigne et l'élaboration du vin. Un savoir-faire qui se bonifie avec l'introduction du cheval dans les vignes.
Il y a pour l’instant ce retour discret du cheval dans les vignes, ce qui n’a rien de rétrograde, mais qui au contraire révèle une prise de conscience : revenir sans être passéiste à des savoirs faire qui se sont estompés et qui prennent tous leurs sens. À l'heure des difficultés climatologiques de plus en plus prégnantes, effectuer divers travaux agricoles avec un cheval contribue à préserver les sols et à insuffler une dynamique vertueuse.
Nous avons rencontré Bertrand Henri, petit-fils de viticulteur, qui depuis son enfance désirait à son tour exercer le métier de vigneron. Lorsqu'il s'installe en 2005 sur la propriété familiale, il n'y a plus de vigne. Les changements de consommation du vin, dès les années 1970, ont entrainé le déclin de la production et le développement des cultures céréalières dans la plaine du Comminges.
Cultiver la vigne dans le respect de la nature
Il y a 18 ans, Bertrand replante des vignes sur les terres familiales. Un sol sédimentaire fait de graviers, limons et galets roulés pyrénéens, des parcelles entourées de haies, des éléments propices au bon développement de la vigne. Soucieux de préserver ce bel environnement, Bertrand conduit son domaine selon les préconisations de l'agriculture biologique et va même plus loin en utilisant la biodynamie pour fortifier la plante et enrichir les sols.
C'est aussi lui qui vinifie le raisin, avec cette même acuité, pour arriver à élaborer des vins élégants sans avoir recours aux produits œnologiques de vinification.
La traction animale dans les vignes
L’utilisation du cheval de travail est arrivée récemment dans les vignes de Bertrand. Après avoir effectué un stage avec un petit groupe de vignerons à l’école du cheval vigneron à Saint-Emilion en Gironde, il a été conquis par cette expérience.
Cette école originale, créée en 2019, permet d'apprendre à se servir d’animaux de trait. Cette approche moins mécanisée plaît aux professionnels de la vigne et leur permet d'expérimenter l’innovation technique dans un objectif d’efficience de l’association Vigneron – Cheval – Outils de Traction/Vigne – Sol.
Fort de cette approche culturale, Flirt, une jument percheronne est arrivée domaine de Cadeillac.
Les conseils de Fabrice Bourrianne de l’association Attel’Toi, ont été précieux pour que le meneur et la belle jument effectuent avec dextérité les travaux à la vigne.
Au fil des saisons, je vois qu'il y a une pertinence dans le résultat, au niveau des sols et de la vigne, qui est palpable, c'est incroyable...
Bertrand Henri, vigneron - domaine de Cadeillac
Au-delà, des bénéfices environnementaux induits par l'utilisation de la traction animale, c'est une relation qui s'est construite entre la jument et Bertrand, et qui contribue grandement à la motivation de poursuivre le métier ardu de vigneron.