Inquiétude après l'attaque de ruches en Ariège, plusieurs ours sont-ils à l'origine des destructions ?

L'attaque a certainement eu lieu entre le 18 et le 24 juin 2024. L'apicultrice dénonce une attaque d’ours sur son rucher, survenue en bas de Siguer (Ariège). Le 20 mai dernier, un jeune ours de deux ans et demi avait attaqué des ruches en plein jour et des mesures d’effarouchement avaient été pratiquées. S’agit-il du même individu ?

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Dans un post sur Facebook, l’apicultrice affirme avoir perdu 15 ruches, selon elle, "il s’agirait de trois individus, deux mâles et d’une femelle avec ourson". Mais rien ne prouve pour le moment qu’il s’agit du même plantigrade, qui le 20 mai dernier avait en plein jour et en présence de l’homme attaqué des ruches en Ariège. Il a été identifié, il s’agit de M129, un jeune ours mâle des Pyrénées né en 2022 de Plume et Pompon. Un ours détecté 16 fois en France et en Espagne en 2023.

Selon le rapport de l'OFB, l'Office français pour la biodiversité, dressé le 25 juin dernier, l'attaque aurait eu lieu entre les 18 et le 24 juin. Les techniciens de l'Office français de la biodiversité ont sur place constaté la dégradation de 15 ruches. En revanche ils ne peuvent pas affirmer si les dégradations ont été effectuées en une seule fois.

L'affaire entre les mains des services de l'Etat

Dans cet inventaire d'autres éléments de la ruche ont été détruits, cadres, miel, perte de la production, cire, essaims... Après ce constat, les équipes ont exploré l'environnement pour trouver des indices, des traces de la présence d'un ou plusieurs prédateurs. Désormais le dossier est entre les mains de la Direction départementale des territoires (DDT) qui donnera ses conclusions et attestera ou pas de l'attaque d'un ou plusieurs ours sur ces ruches. Ce qui permettra à l'apicultrice de bénéficier d'indemnités de dédommagements. 

Par arrêté, la préfecture avait autorisé des mesures d’effarouchement. Un protocole nécessaire selon l’association de protection de l’ours dans les Pyrénées, l’association Pays de l’Ours-Adet.

"Un cas trop banal pour être assimilé à une attaque du même individu"

Mais selon le directeur de l’association, Alain Reynes, à l’heure actuelle, "il est abusif de faire systématiquement un lien avec la précédente attaque. Il y a eu là une attaque, hélas malheureuse pour l’apicultrice qui peut-être n’avait pas probablement pas protégé son rucher par une clôture électrique, mais c’est un cas trop banal. Faire le lien avec les épisodes précédents, cela est complètement aléatoire".

C’est un évènement regrettable, explique le directeur de l'association, mais aujourd’hui si les faits sont avérés l’apiculteur sera indemnisé, d’autre part la mise en place des clôtures électriques, qui empêchent les ours d’attaquer les ruches, font aussi l’objet d’aides financières. "Le fait notable dans cet évènement est que la précédente attaque avait eu lieu en plein jour en présence humaine. La procédure d'effarouchement était légitime. Cela n’exclut pas que ce soit le même individu, mais il n’y a pas de lien à faire entre ces deux évènements".

Contrairement aux idées reçues, les ours en attaquant les ruches ne recherchent pas du miel comme le célèbre personnage de fiction Winnie l'ourson, mais des larves chargées de protéines, une alimentation indispensable pour eux.

Inquiétude chez les opposants : "on va vivre un été compliqué en Ariège"

Philippe Lacube, le président de la chambre d’agriculture départementale de l’Ariège, nous renvoie vers la préfecture, pour avoir des précisions sur cette attaque de rucher, mais ne manque pas de réaffirmer son inquiétude sur la présence des ours dans les Pyrénées. Il rappelle l’évènement du 20 mai 2024, "l’ours était sur le sentier de grandes randonnées qui traverse les Pyrénées, le GR10. Il y a vraiment une crainte que l’individu attaque l’homme, il avait un comportement très familier, pas du tout effrayé par la présence humaine. Mais les choses avancent lentement, l’État a conscience des choses. Il y en a un qui traîne et qui est potentiellement dangereux. Nous sommes au bout d’un système, il faut une intervention énergique et rapide, il y a un risque réel. L’été va être difficile en Ariège ; même si le préfet a conscience de la problématique de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées et de sa dangerosité potentielle sur l’homme".

Ce dimanche 30 juin, à Coumebiere, secteur Cacou, une attaque d’ours sur le GP Sigeur Neych a été signalée par un éleveur. Bilan : deux brebis mortes et une gravement blessée. Les services de la préfecture et les techniciens du département de l’OFB sont actuellement sur place pour analyser les faits.

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