En enquêtant sur la mort de Cachou au Val d’Aran, empoisonné à l’éthylène glycol, la police espagnole a démantelé un réseau de trafic de cocaïne. Des écoutes téléphoniques de personnes suspectées ont permis de découvrir un gang de trafiquants colombiens. Douze personnes ont été arrêtées.
La mort de l’ours Cachou remonte au 9 avril 2020 dans les Pyrénées. L’animal a été retrouvé dans le Val d'Aran, empoisonné à l’éthylène glycol, un antigel toxique, utilisé dans le liquide de refroidissement des voitures. Fin décembre 2020, l’enquête menée par les autorités espagnoles avait permis d’arrêter le suspect principal, un garde forestier du Val d’Aran.
Qui aurait pensé que l’enquête sur la mort de l’animal conduirait les enquêteurs à démanteler un réseau de trafic de cocaïne ?
L'information a été révélée par "La Vanguardia". Dans le cadre des investigations menées sur la mort de Cachou, douze personnes ont été placées sous écoute téléphonique. Dans les conversations, des allusions à l’achat de cocaïne ont interpellé la police espagnole. Une nouvelle enquête s’ouvre alors. Ce vendredi les policiers ont perquisitionné un entrepôt, deux kilos de cocaïne sont saisis à Vielha et un laboratoire de fabrication de drogue est démantelé. Un laboratoire géré par une organisation colombienne situé à Lleida.
Un laboratoire pour transformer la pâte de cocaïne importée de Colombie
Au cours de cette enquête la police espagnole a découvert à Lleida, un laboratoire de transformation de la pâte de cocaïne. Importée de Colombie cette matière était transformée en grande quantité et revendues directement aux consommateurs. Douze personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette nouvelle enquête dans trois villes du Val d’Aran, un maire du district de Casau, Juan Berdié, figure parmi les personnes interpellées.
L’enquête sur la mort de l’ours Cachou se poursuit
Les écoutes téléphoniques et les discussions sur Whatsapp devraient permettre à la police espagnole de comprendre comment et pourquoi l’ours Cachou a été empoisonné tout en déterminant les personnes impliquées directement dans cette affaire. Dans la région, la réintroduction de l’ours a fait grand bruit et crée d’énormes tensions entre les éleveurs, la population et les associations pro-ours.
Toujours selon "La Vanguardia", l’ancien conseiller général, gestionnaire, à l’époque, des fonds européens pour le repeuplement de l’ours dans les Pyrénées, José Antonio Boya Quintana est considéré par les enquêteurs comme second responsable présumé dans la mort de Cachou.
Au total, trois ours sont morts dans le massif franco-espagnol depuis le début de l'année 2020 : Cachou, retrouvé mort en avril 2020 empoisonné, un autre ours tué en juin de la même année et Sarousse, abattue d'un coup de feu, fin novembre dans la vallée espagnole de Bardaji en Aragon.