Par le biais du Réseau ours brun, l'OFB ( Office français de la biodiversité ) a publié le rapport du suivi des ours bruns présents sur la chaîne pyrénéenne, pour l'année 2022. La population est en augmentation : d'après un spécialiste, c'est une bonne chose, mais des préoccupations subsistent.
Il y a de plus en plus d'ours bruns dans les Pyrénées, d'après le rapport du suivi de l'espèce rédigé par l'OFB, aidé par le Réseau ours brun. En 2022, L'effectif minimal détecté (EMD) est de 76 ours, deux de plus qu'en 2021.
"C'est une bonne nouvelle" pour Alain Reynes, directeur du Pays de l'ours ADET, association promulguant le retour de l'espèce des Pyrénées. "La population croît de manière normale. C'est encourageant car c'est un signe que les ours sont bien adaptés aux Pyrénées".
Les outils d'identification se modernisent
Les observateurs ont comptabilisé huit portées, totalisant 13 oursons durant l'année. Quatre ours, non repérés en 2021, ont aussi été détectés.
Les rapporteurs tiennent à rappeler que ce calcul démographique "doit s'effectuer sur plusieurs années et non une année sur l'autre", pour renforcer la fiabilité du comptage.
Autre bonne nouvelle : les outils de comptage de ces ours sont de plus en plus sophistiqués comme l'analyse des poils et des excréments ou les photos-vidéos automatiques. Même si les observateurs ont récolté moins d'indices de présence d'ours en 2022, ces techniques modernes permettent de répertorier des "informations beaucoup plus précises et qualitatives", constate Alain Reynes. "On peut reconstituer arbres généalogiques par exemple."
Une diversité génétique inquiétante
Malgré ce constat positif, Alain Reynes pointe d'autres signes plus inquiétants. "La diversité génétique est toujours faible, et il n'y a pas de volonté de corriger le problème". C'est à dire qu'il y a peu de variétés d'espèces d'ours bruns. Ce qui peut compremettre la prolifération de l'animal et provoquer des cas de consanguinité pour certains. "Ça peut poser problème à l'avenir", alerte Alain Reynes.
L'aire de répartition totale des ours a également été diminuée (5.700 km², près d'un tiers en moins par rapport à 2020). "Il n'y a pas de crainte particulière à ce sujet", désamorce Alain Reynes, habitué à voir l'aire de répartition "varier d'une année sur l'autre".
"Remplacer les ours morts de causes humaines"
Les efforts restent importants pour pérenniser la population d'ours des Pyrénées, "la plus petite du monde" selon Alain Reynes. Le directeur du Pays de l'ours ADET cible une priorité pour commencer à y parvenir. "Le minimum qui devrait être fait, c'est que l'État tienne son engagement de remplacer les ours morts de causes humaines. Malheureusement, il ne le fait pas", déplore-t-il.
"C'est un problème pour l'avenir de l'ours. Et c'est un mauvais signal envoyé à ceux qui portent atteinte à l'ours", ajoute-t-il. Entre 2020 et 2021, quatre ours ont été illégalement tués par l'hommes dans les Pyrénées.