Un ours a probablement effrayé des brebis sur l'estive de Turguilla située sur la commune d'Ustou en Ariège. 21 bêtes sont mortes victimes d'un dérochement. 27 autres se sont retrouvées bloquées dans un secteur inaccessible.
La bergère a découvert le dérochement mardi 30 juin au matin. 21 brebis probablement effrayées par un ours ont sauté de la falaise. 27 autres sont bloquées depuis dans une zone inaccessible. Impossible de les récupérer. L’un des 5 éleveurs propriétaire des bêtes nous confirme que les gendarmes du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) ont bien tenté de les sauver mais les brebis ont eu peur. Alors ce vendredi une dizaine de personnes, éleveurs et cordistes devaient essayer à leur tour de s’approcher des brebis.
Au total, ce sont un peu plus de 800 brebis qui se trouvent depuis le début du mois de juin sur cette estive de Turguilla sur la commune d’Ustou en Ariège. Elles appartiennent à 5 éleveurs.
A quelques 2 000 mètres d’altitude au-dessus du dérochement une brebis "prédatée" a été retrouvée. Les agents de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) sont venus faire une expertise pour déterminer si c’est bien un ours qui est à l’origine de cette prédation. L’éleveur que nous avons contacté nous précise qu’ils sont revenus le lendemain avec un chien. Une deuxième brebis prédatée a été découverte sur une autre partie de l’estive à côté d’une cabane où deux randonneurs avaient passé la nuit.
22 ours dans le secteur d'Ustou ?
Par précaution le reste du troupeau a été déplacé sur un autre secteur moins accidenté. "Le relief de ces estives est très compliqué", nous explique l’éleveur lassé par toutes ces attaques d’ours. Presque chaque jour, dit-il, depuis le début de la saison. Il y aurait 22 ours dans cette zone. C’est un agent de l’OFB qui l’aurait dit. C’est en tous les cas le chiffre qui circule désormais parmi les éleveurs. Nous avons demandé une confirmation aux services de l’Etat (préfecture de l’Ariège et Dreal, Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement) sur ce point mais à l’heure où nous publions cet article, nous n’avons pas eu de réponse.La bergère qui s’occupe de ce troupeau a des chiens de conduite (pour guider les bêtes) mais pas de chien de protection. L’éleveur qui a accepté de nous parler sait que cela pourra leur être reproché. "Mais c’est trop facile, dit-il, de nous démonter sans connaître l’histoire". L’histoire, le terrain, le relief. Les habitudes se sont transformées et les familles sont moins nombreuses. "Souvent l’éleveur est seul, explique-t-il et il y a tout le travail à faire à la ferme pour le fourrage de l’hiver." Il tient à conclure : "Aujourd’hui, ce n’est pas un combat que l’on mène, ce n’est pas une lutte. L’idée c’est de sauver une ruralité et la place de l’être humain sur la planète."
La préfecture de l’Ariège nous confirme qu’un dérochement se serait produit à Ustou le 30 juin. 48 brebis seraient concernées sur l’estive de Turguilla. Les services de l’Etat confirment également une reconnaissance du PGHM pour essayer de sauver les bêtes restées bloquées dans une zone inaccessible.
A Ustou au début du mois de juin un ours a été retrouvé mort tué par une arme à feu. Une enquête est en cours. Les associations qui militent pour la sauvegarde des ours dans les Pyrénées demandent qu'il soit remplacé.
Une importante manifestation en solidarité avec les éleveurs touchés par l'ours est annoncé pour ce samedi 4 juillet à l'Etang de Lers, en Ariège.
Ce samedi 4 juillet un rassemblement est également prévu à Toulouse par les défenseurs du maintien de l'ours dans les Pyrénées.