Des traces d'ours ont été repérées ce dimanche 16 mai, sur un chemin de randonnée à 200 mètres du village de Lapège en Ariège, situé à 900m d'altitude. L'ASPAP, opposée à la réintroduction de l'ours, a lancé un appel à la prudence pour les riverains, les randonneurs et les éleveurs. Les défenseurs de l'ours affirment qu'il n'y a pas de danger.
Voilà qui ne va pas calmer le débat entre les pro et les anti-ours. En Ariège, des empreintes, appartenant à un plantigrade de forte corpulence ont été découvertes ce dimanche 16 mai à moins de 200 m d'un village situé à 900 mètres d'altitude. De quoi inquiéter riverains et éleveurs.
Des empreintes signalées
C'est dans un sentier communal, à quelques encablures des premières habitations du petit village de Lapège en vallée du Vicdessos, à 5km à vol d'oiseau de la ville de Tarascon-sur-Ariège qu'ont été signalées les empreintes par un membre de l'ASPAP, l'association connue pour ses prises de positions anti-ours.
Des photos et une vidéo ont été partagées sur les réseaux sociaux afin d'alerter les riverains, les éleveurs du secteur et les randonneurs qui auraient l'envie de se promener dans cette partie de la vallée du Vicdessos.
Près des villages, danger ou pas ?
Ce qui inquiète avant tout, c'est la présence de l'ours à l'entrée des villages. Pour la présidente de l'ADET, pays de l'ours, il n'y a rien d'étonnant, ni d'inquiétant. "Ce n'est pas la première fois qu'un ours s'approche d'un village. C'était déjà le cas à Auzat avec Fosca et son ourson, il y a 4 ou 5 ans", se souvient Sabine Matraire. "L'ours s'approche des habitations la nuit, en l'absence de toute présence humaine. S'il voit quelqu'un, il fuit. D'ailleurs on a trouvé des empreintes mais personne n'a vu l'ours."
Cette descente vers les vallées est d'autant moins inquiétante que c'est presque une habitude à cette période de l'année explique Sabine Matraire : "au printemps, l'ours a besoin de trouver de l'herbe pour se purger. Et cette nourriture n'est pas disponible en haute montagne où le sol est encore rasé. Il arrive donc fréquemment qui aille chercher sa nourriture plus bas."
Nous n'avons pas réussi à joindre le maire de Lapège afin de réagir à cette nouvelle. Alain Sutra, maire de Tarascon-sur-Ariège, située plus bas dans la vallée, à environ 8 kilomètres du lieu où ces traces ont été trouvées, n'a lui aucune inquiétude : "Je n'étais pas au courant mais je suis tranquille, assure l'élu ariégeois. Je ne pense que l'ours puisse descendre jusqu'à notre commune. Ce qui ne m'empêche pas d'être inquiet pour les éleveurs qui font face quotidiennement à ce risque."
Dans le massif pyrénéen, aucune attaque d'ours sur un humain n'est à déplorer depuis la réintroduction des plantigrades dans le secteur en mai 1996.
Un drame en Italie
Mais un récent faits divers en Italie tourne dans toutes les têtes. Un jeune trailer âgé de 26 ans a eu moins de chance le 6 avril dernier en Italie. Il a été retrouvé mort dans les Alpes du Trentin, en Italie. L’autopsie a révélé qu’il aurait été la victime d’un ours. L’ourse JJ4 est soupçonnée d'être responsable de l’attaque. Dans la nuit du 17 au 18 avril, elle a été capturée. Ses oursons âgés de 16 mois et désormais autonomes ont été relâchés.
Mais l'enquête se poursuit selon Sabine Matraire : "il est fort possible qu'il ait tenté de faire des photos avec les oursons, et dans ce cas-là, la mère attaque pour les défendre". L'association ADET, pays de l'ours rappelle "qu'il vaut mieux faire demi-tour si on croise un ours en montagne. Il n'attaquera pas s' il ne se sent pas en danger."
Ce drame suscite encore une vive émotion dans le massif pyrénéen car cet évènement est rarissime. C'est le premier de ce type en Europe du sud-ouest depuis de très nombreuses décennies.