Agnès Jumeau est décédée par noyade le dimanche 11 septembre 2017 au Vernet-d’Ariège. Six ans après, sa fille Armelle porte plainte pour meurtre. Elle n'a jamais cru à la thèse d'une chute accidentelle dans la rivière et souhaite que les investigations reprennent.
Agnès Jumeau s'est noyée au Vernet d'Ariège le 11 septembre 2017 dans des circonstances que ses filles ont estimé suspectes dès le début de l'enquête. Armelle, l'une d'elles, a décidé de porter plainte afin de savoir ce qui est arrivé à sa mère. Elle soupçonne son ex-beau-père, avec qui sa mère souhaitait rompre, d'avoir tenu un rôle dans ce drame.
Les circonstances sont troublantes. La veille, il faisait beau. Agnès Jumeau quitte sa maison de Pamiers en milieu d'après-midi pour une promenade. Mais les heures passent. Son compagnon part à sa recherche. Il finit par repérer la Laguna vert bouteille d'Agnès Jumeau à côté du boulodrome du Vernet-d’Ariège,
À bout de forces
La voiture est garée non loin de la rivière. Mais aux alentours de 22h, le conjoint d'Agnès dit n'avoir vu ni entendu personne. Les deux chiens sont d'après lui à côté de la voiture. Il prévient la gendarmerie de Saverdun.
🔵 INFO LE PARISIEN | Armelle est convaincue que sa mère n’était pas seule quand elle est tombée dans l’Ariège, en 2017, avant d’être emportée par la rivière. Elle entend relancer l’enquête et concentre ses soupçons sur l’ex-compagnon de la victime
— Le Parisien (@le_Parisien) March 13, 2024
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Sur place, les forces de l'ordre repèrent la randonneuse en contrebas du parking où se trouve son véhicule, dans l'eau. Elle est vivante et s'accroche à un tronc d'arbre. Mais le courant est puissant. "Je suis fatiguée. Si je lâche, je pars", aurait-elle dit à bout de forces aux gendarmes.
Mais elle ne tient pas, le temps que les secours se déploient. Malgré le fait qu'un gendarme se jette à l'eau pour la sauver, elle se noie aux alentours d'1 heure du matin le 11 septembre.
Mort accidentelle pour les gendarmes
L'enquête menée par la gendarmerie de Pamiers conclut à une mort accidentelle par noyade. Mais les filles de cette mère qualifiée de joyeuse et d'aimante, qui était également grand-mère, ne croient pas à la thèse de l'accident.
Quand Agnès Jumeau a été repêchée, elle n'avait plus de pantalon et il lui manquait une de ses chaussures de randonnée. L'autre était lassée à son pied. Ses affaires seront retrouvées non loin, sur la berge opposée à celle du boulodrome.
Autre élément troublant : un témoin a raconté plus tard aux gendarmes avoir entendu crier ce soir-là. Il était situé plus haut sur la berge et n'a pas vu qui que ce soit, mais il a donné le nom des deux chiens et évoqué une femme qui disait "Déconne pas".
Six ans de doutes
D'après nos confrères du Parisien, une lettre écrite de la main de la quinquagénaire aurait été retrouvée à côté d'une bouteille de rhum. Elle annonçait à son compagnon dans cette missive son souhait de rompre la relation. D'après les analyses toxicologiques, la défunte présentait un taux d'alcoolémie conséquent, supérieur à 2g/litre de sang.
Après six années, la fille d'Agnès Jumeau, Armelle Sery a décidé de porter plainte début mars auprès du tribunal judiciaire de Foix pour "meurtre", "non-assistance à personne en danger" et "harcèlement moral par conjoint". Elle vise le compagnon de sa mère au moment des faits "ou tout coauteur ou complice que l'enquête ou l'instruction pourrait révéler".
D'après Le Parisien, Armelle Sery explique que l'argent pourrait être un mobile. Le conjoint d'Agnès Jumeau était d'après elle le bénéficiaire d'une assurance-vie de plus de 24.000€ en cas de décès de sa mère. Joint par le journal, l'ex-conjoint dément et parle de harcèlement.