La guerre autour de la réimplantation de l'ours dans les Pyrénées se poursuit en Ariège. Pour exprimer leur exaspération, les éleveurs en colère ont pendu et brûlé symboliquement un ours en peluche lors d'une foire agricole ce 21 septembre à Auzat. Le préfet regrette une action "anachronique et inutile".
Les tensions autour de l'ours restent vives en Ariège. Les éleveurs ont mené une action coup de poing lors de la foire agricole Saint-Matthieu, ce 21 septembre. Un ours en peluche en a fait les frais.
"C'est l'expression d’un ras-le-bol"
Un ours en peluche, pendu à une potence et brûlé en public, l'image a choqué une partie des visiteurs de la manifestation. Cette foire agricole est un des grands rendez-vous annuels des éleveurs du département. Mais pour cette édition, ils avaient un message à faire passer.
"Les éleveurs expriment leur douleur, leur difficulté, leur ras-le-bol", raconte Philippe Lacube, président de la chambre d'agriculture de l'Ariège. "Moi je soutiens leur action. Je trouve même que c'est bon signe de les voir encore en colère. Tous les citoyens ne baissent pas les yeux dans ce pays".
L'ours régulièrement pris pour cible
Et il poursuit : "Les éleveurs n'ont pas dormi de tout l'été. Ils ont assuré la garde de leur brebis en estives. Il faut voir nos conditions de travail. On vit dans des cabanes de deux mètres sur trois, la boule au ventre. On est au bord du burn-out".
Les #agriculteurs en colère de l'#Ariège viennent symboliquement de brûler un ours en peluche devant la @Prefet09 du département à #Foix pour protester contre la hausse des prédations sur les estives cet été pic.twitter.com/9iaz8ZnqJk
— La Dépêche Ariège (@ladepeche09) October 23, 2019
Cette action coup de poing, n'est pas la première en Ariège. Le 23 octobre 2019, les agriculteurs en colère avaient déjà brûlé une peluche devant la préfecture à Foix pour protester contre l'augmentation, pendant l'été, des prédations imputées à l'ours.
Deux ours déjà tués en Ariège
Ce mardi 24 septembre, le préfet du département a publié un communiqué pour dénoncer cette mise en scène macabre. Il regrette "ce type d'actions anachroniques et inutiles", et invite les organisateurs "à s'inscrire dans la dynamique de déploiement des moyens de protection utiles au monde pastoral, avec le soutien permanent de l'État".
Deux plantigrades ont trouvé la mort dans le département ces dernières années. Gribouille a été découvert, tué par balle, en juin 2000. Faute d'avoir identifié le tireur, le parquet a classé l'affaire sans suite. Caramelles est également tombé sous les balles d'un chasseur lors d'une battue en novembre 2021.
Selon les derniers chiffres fournis par l'association ADET-Pays de l'ours, En 2023, la population d’ours des Pyrénées était composée d'au moins 83 individus, dont la grande majorité vit dans les montagnes d'Ariège.
