Ours des Pyrénées, une battue en Haute-Garonne fait craindre un accident de chasse comme pour l'ourse Caramelles

Le collectif Hope, qui surveille avec ses caméras les ours dans les Pyrénées, s'inquiète d'une battue aux cervidés annoncée pour ce samedi 15 octobre. Elle doit se tenir en Haute-Garonne dans un secteur où une ourse et ses oursons ont été récemment repérés. Les chasseurs se veulent rassurants.

Le collectif Hope, qui suit régulièrement les ours dans les Pyrénées alerte sur les risques de la chasse en battue à la veille de l'une d'entre elle dans le secteur de Melles en Haute-Garonne. Une ourse et plusieurs de ses petits y ont déjà été repérés. 

Une battue aux cervidés

C'est une battue aux cervidés qui doit se tenir ce samedi 15 octobre sur les hauteurs de Melles dans les Pyrénées. Une battue qui inquiète le Collectif Hope. Sur leur page Facebook, les membres du collectif font part de leur inquiétude : "L'ONF donne l’accès aux chasseurs sur les pistes domaniales et les cadavres de cervidés abattus seront héliportés. Chacun y verra les moyens obtenus par le monde la chasse pour exercer leur art. Nous venons d'écrire l'ACCA concernée pour la prévenir que cette zone est fréquentée cette année par une ourse suitée d'un jeune et à minima 2 autres ours que nous avons clairement identifiés lors de nos sorties."

"Le plan ours est très clair", déclare Frédéric du collectif Hope. "La chasse en battue doit être proscrite dans les zones d'ourses suitées (avec leurs petits). Nous sommes très étonnés que cette autorisation ait été donnée alors que nous avons prévenu il y a peu de la présence d'une ourse dans ce secteur."

Discours totalement différent en revanche du maire de Melles. Selon Alban Dubois, l'ONF n'a pas autorisé la mise à disposition d'un hélicoptère pour les chasseurs (pour récupérer les cadavres de cervidés). Alban Dubois explique que "la commune doit faire face à une sur-population de cervidés qui détruit certaines espèces végétales."

Le maire de Melles précise également que la commune a déjà déposé plainte et pourra réitérer ses plaintes contre la pose d'appareils photo sur son territoire. Enfin, il estime que l'association Hope "n'a aucune légitimité  sur le plan environnemental".

De son côté, l'ONF réagit également au communiqué du collectif Hope et affirme n'avoir jamais mis à disposition un hélicoptère pour évacuer les carcasses de cervidés.

Appel à la prudence

Le collectif a interpellé par courriers les sociétés de chasse concernées sur les dangers et le risque d'accident dans le secteur. Il appelle les chasseurs à la prudence : "loin de nous l'idée de vouloir stigmatiser les chasseurs, au contraire, mais dans les battues, les chiens font peur aux oursons, et leur mère va forcément prendre leur défense s'ils croisent sa route"

Le précédent Caramelles

"A chaque fois qu'une ourse croise un chasseur, elle meurt" se désole Frédéric du collectif Hope. 

C'est ce qui est arrivé en 2021 à Caramelles. Les faits s'étaient produits dans une forêt de Seix (Ariège), une commune rurale située à 60 km à l'ouest de Foix, dans une zone très escarpée à 1 200 m d'altitude. Un groupe de chasseurs participait à une battue au sanglier, lorsque l'un d'entre eux a été attaqué par l'ourse Caramelles, accompagnée de ses deux petits. Grièvement blessé aux jambes, le chasseur a tué l'animal de deux coups de fusil de chasse pour se défendre. 

Les chasseurs rassurent 

Contactées par le collectif Hope, les sociétés de chasse du secteur ont précisé que "la battue se tiendra sans chiens et uniquement pour le prélèvement de cervidés en altitude."

Les chasseurs vont effectuer une poussée silencieuse afin de limiter au maximum le dérangement des autres animaux dans la zone. La possible présence des ours et l'attitude à adopter seront également évoquées lors du rappel des consignes de sécurité avant la battue. 

Une "adaptation de la pratique aux enjeux de protection d’espèces sensibles" saluée par le collectif Hope.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité