La présidente du département de l'Ariège et deux élus locaux ont finalement obtenu un rendez-vous. Ils seront reçus par le ministre de l'Agriculture le 27 octobre 2022 au sujet de l'ours.
L'ours des Pyrénées : sa présence et sa régulation fait rageusement débat, notamment depuis les estives de cet été 2022, dans le département de l'Ariège. Les éleveurs accusent l'animal d'être à l'origine de la mort de brebis. La préfète a autorisé à plusieurs reprises les tirs d'effarouchement, mais les arrêtés ont été retoqués par le tribunal administratif. Résultat : des élus de l'Ariège ont sommé l'intervention de l'État. Ils vont être entendus.
Rendez-vous fixé au 27 octobre
"Le rendez-vous est pris au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire à Paris ! La présidente du département de l'Ariège, Christine Téqui, aux côtés des parlementaires ariégeois Laurent Panifous et Jean-Jacques Michau, rencontrera Marc Fresnau, le ministre de l’Agriculture ainsi que Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’écologie le jeudi 27 octobre à 9 heures."
Le message publié dans un communiqué de presse ce vendredi 7 octobre sonne comme une première victoire. "Sommes-nous les oubliés de la République ?" s'étaient insurgés les trois élus, le 26 septembre dernier. Il faut dire que depuis plusieurs semaines, la question de la présence et de "l'indispensable régulation de l'ours" sur le territoire s'est faite particulièrement pressante. Pour ne pas dire "fondamentale", comme le soulignent encore aujourd'hui les élus de l'Ariège.
Comptage et surpopulation
"Au-delà de la relance d’une étude de comptage de la présence de l’ours, les élus demandent à ce que cette enquête porte également sur la surpopulation du grand prédateur en Ariège", peut-on lire dans le communiqué de presse.
Les estives du dernier été ont une nouvelle fois provoqué une guerre des chiffres. Sur le nombre de brebis mortes en lien avec la présence avérée de l'ours dans les secteurs en question. Sur les moyens de protection mis en place par les éleveurs. Pro et anti ours s'affrontent tandis que six arrêtés préfectoraux autorisant les tirs d'effarouchement de l'animal ont successivement été retoqués par le tribunal administratif de Toulouse.
Lors de la réintroduction de l'animal en 2013, "une population de 200 ours était estimée comme viable dans les Pyrénées", rappellent les élus tout en dégainant leur argument.
Aujourd'hui, 40 % de cette population (70 ours) est concentrée dans le Couserans et représente de fait une surpopulation non viable pour un seul et même territoire.
Christine Téqui, présidente du département de l'AriègeCommuniqué de presse du 7 octobre 2022
Les défenseurs de l'ours, appuyés par les décisions de justice rendues, rappellent que l’ours brun constitue une espèce "en danger critique d’extinction", dont la viabilité n'est pas assurée dans les Pyrénées françaises. L'animal est d'ailleurs protégé par différents textes européens et nationaux.