"Une revendication légitime" : la directrice de l'hôpital sous tutelle s'explique sur la crise actuelle et les demandes de moyens supplémentaires

Le personnel de médecine interne du CHIVA est en grève depuis le 14 novembre. Il dénonce un manque de moyen. La directrice de l'établissement Marie Dunyach a rencontré les salariés ce lundi matin pour la deuxième fois. Elle leur a fait une proposition et a accepté de répondre à nos questions.

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Au sein du service de médecine interne du Centre hospitalier intercommunal des vallées de l'Ariège (Chiva), infirmières et aides-soignantes se disent au bord de la rupture faute de personnel en nombre suffisant. Les salariés sont en grève illimitée depuis le 14 novembre et travaillent sur réquisition. Ils ont fait part de leurs revendications à plusieurs reprises aux médias. La directrice, Marie Dunyach, les a rencontrés ce lundi et a accepté de s'exprimer publiquement.

À lire : "Des infirmières arrivent et repartent en pleurs de l'hôpital" : service de médecine interne du CHIVA en crise, les syndicats réclament des moyens

France 3 : Vous avez rencontré les salariés grévistes ce lundi matin à 9h, que répondez-vous à leurs revendications ?

Marie Dunyach : Le service de médecine interne, je commencerai en disant que c'est un excellent service de notre établissement. C'est vraiment une vitrine avec une excellente équipe médicale et paramédicale. C'est un service qui compte 32 lits, un service bien dimensionné et qui accueille des patients avec des pathologies assez lourdes. Ce service est en grève depuis un peu plus d'un mois.

Les revendications principales portent sur les effectifs de nuit. Des effectifs de nuit qu'ils estiment sous-dimensionnés et là-dessus je peux les rejoindre. Effectivement une infirmière et deux aides-soignants pour 32 patients la nuit, avec des profils assez lourds, c'est une revendication qui est légitime.

Toutefois, dans les négociations que je peux avoir avec l'équipe, ce dont je fais état en ma qualité de chef d'établissement, c'est la situation budgétaire de l'établissement. C'est un contexte de déficit relativement conséquent et qui ne me permet pas d'avoir les coudées franches pour répondre aux demandes de création de postes sur des effectifs infirmiers de nuit.

France 3 : Que leur avez-vous proposé ? 

Marie Dunyach : Je les ai rencontrés à deux reprises, la dernière fois ce matin pour leur faire une proposition d'accepter le deuxième poste infirmier de nuit. Un poste d'aide-soignant qui est déjà en place et un deuxième poste d'aide-soignant partagé avec un autre service. Cette proposition, je laisse l'équipe y réfléchir. 

Nous nous revoyons dans 48 heures, c'est-à-dire mercredi matin. Je leur ferai également une autre proposition en fonction de ce qu'ils me disent. J'estime que c'est une proposition intéressante, qui ne répond pas à la totalité du besoin.

Mais encore une fois, le contexte budgétaire de l'établissement me contraint à faire pour le moment cette proposition-là. La proposition a été refusée par les membres de l'équipe qui étaient présents. C'est pour ça que j'ai quand même laissé 48 heures car toute l'équipe n'y était pas.

France 3 : Que va-t-il se passer si l'équipe au complet refuse ?

Marie Dunyach : En étant cohérent, mercredi, ils m'annoncent tous qu'ils refusent de la proposition et je leur ferai une proposition complémentaire. Pour ce qui est des prévisions budgétaires pour la fin de l'exercice 2024, même si elle n'est pas tout à fait finie, on avoisine les 9 millions de déficits sur un budget de 142 millions. C'est un établissement qui est en plein retour à l'équilibre, qui fait l'objet d'un suivi de trésorerie mensuel par notre tutelle, l'Agence régionale de santé Occitanie.

Quand je dis que je n'ai pas les coudées franches pour créer des postes supplémentaires, c'est une réalité. Cette réalité-là, je dois faire avec. Essayer de concilier à la fois des demandes et des attentes légitimes par rapport au profil des patients, mais en même temps tenir autant que possible, maîtriser le déficit qui s'annonce pour 2024 et qui va s'annoncer également pour 2025 très probablement.

France 3 : C'est un service lourd, indispensable, même s'ils le sont tous. Il n'y a pas une exception qui puisse être faite ? Et comment ça se passe, le cas échéant pour allouer un poste en plus ?

Marie Dunyach : C'est un service lourd et c'est un service qui accueille des patients lourds. Mais d'autres services de l'établissement également. Faire une exception, oui, tout est toujours possible. Mais c'est aussi avoir forcément des revendications dans d'autres services, puisque d'autres services estiment qu'ils ont tout autant des patients compliqués à prendre en charge. C'est toute la difficulté du conflit en cours.

Le directeur d'établissement est seul responsable de son budget, de l'exécution budgétaire. Je ne peux pas en dire plus. Je suis en discussion avec l'ARS pour qu'ils m'accordent des financements, mais je n'ai pas la réponse.

Propos recueillis par Justine Salles

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