Dix ans après la mort de l'ourse Cannelle, tuée par un chasseur en Béarn (Pyrénées-Atlantiques) le 1er novembre 2004, les militants pro-ours réclament toujours la réintroduction de femelles dans l'ouest du massif pyrénéen
Dernière représentante de l'ours de souche des Pyrénées,Cannelle avait été tuée par un chasseur qui avait affirmé avoir agi "en état de nécessité". Il a été condamné en juin 2010 en cassation à indemniser diverses associations de protection de la nature à hauteur de 10.000 euros. L'association communale de chasse à laquelle il appartenait a pour sa part été condamnée en juin 2013 à verser 53.000 euros de dommages et intérêts au WWF.
La mort de Cannelle avait provoqué une vague d'indignation en France, incitant le gouvernement à mettre en place un plan de "renforcement de la population d'ours bruns" dans les Pyrénées, avec l'introduction de plantigrades slovènes. Après 1996 et 1997, de nouveaux lâchers avaient eu lieu en 2006, vivement contestés par les éleveurs de la région.
23 animaux
La population ursine dans les Pyrénées est aujourd'hui estimée à 23 animaux, après le décès de l'ours slovène Balou, retrouvé mort le 9 juin sur une commune de Haute-Garonne, sans qu'aucune implication humaine n'ait été identifiée.
La grande majorité des ours vit dans les Pyrénées centrales (Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège). Seuls deux mâles subsistent dans les Pyrénées
occidentales: le petit de Cannelle, Cannellito (10 ans), et son père, Néré (17 ans).
Il ne reste que deux ours mâles en Béarn, selon l'association, "il est urgent de lâcher des femelles pour éviter l'extinction de l'espèce. Notre responsabilité est de conserver ce patrimoine naturel et culturel afin de transmettre cette richesse à nos enfants".