L'incendie de l'usine Aubert et Duval de Pamiers, le 10 septembre 2021, ne présentait pas de risques pour la santé. Selon un communiqué des autorités sanitaires publié ce 24 septembre 2021, les analyses menées le jour du sinistre et dans les suivants, démontrent une absence de risque toxique.
Aucun seuil d'alerte n'a été dépassé, les rejets engendrés par l'incendie de l'usine Aubert et Duval à Pamiers en Ariège le 10 septembre 2021, ne présentent pas de risque pour la santé. C'est en substance ce qu'indiquent la Préfecture et l'Agence Régionale de Santé, dans un communiqué commun, lors de la publication des résultats des diverses analyses menées après le sinistre.
"Faible présence d'acide nitrique dans l'air"
Vendredi 10 septembre 2021. Peu avant 7h du matin, un important incendie se déclare au sein de l'usine Aubert & Duval de Pamiers, dans le département de l'Ariège. Un épais nuage noir surplombe le site. Face à un éventuel risque toxique, les autorités appellent les habitants au confinement. Une mesure finalement levée en fin de matinée.
Le jour du sinistre, Une batterie d'analyses sont effectuées. À commencer par des mesures concernant les rejets dans l'air provoqués par l’incendie. Ces relevés ont été réalisés par le bureau de contrôle indépendant Bureau Veritas, à la demande de l’exploitant du site, et par la cellule "risque chimique" du SDIS de la Haute-Garonne. Selon les autorités, les analyses ont mis en évidence "une faible présence d’acide nitrique (inférieure à 0,02 mg/m³), qui s’est dissipée dès le lendemain".
Ce niveau correspond à celui d’un incendie ordinaire comme l’ont montré des analyses spectrométriques réalisées par les marins-pompiers de Marseille, et n’est pas de nature à occasionner d’effets durables sur la santé des populations riveraines.
Concernant l'émission de particules dans l'air, il résulte des analyses menées que "seule la façade directement exposée à l'incendie, portait des traces de métaux". Des rejets atmosphériques ont certes été relevés sur d'autres points de mesure dans la ville de Pamiers. Mais à un "niveau de concentration similaire à celui relevé par Aubert et Duval sur d'autres sites de la société". En clair, si traces de métaux il y a, ce n'est pas directement lié à l'incendie.
Aucun risque détecté dans la distribution d'eau potable
Une fois le feu maîtrisé sur le site industriel de Pamiers, des analyses ont également été réalisées dans la rivière Ariège. Les constatations sont de la même teneur : "faible présence d'éléments acides dans l'eau, en quantités inférieures au seuil d'alerte". Les autorités précisent que les rejets ont occasionné "brièvement" une baisse du pH du cours d'eau à proximité du site. Compensée par un fort débit de l'Ariège en aval. Sachant que le principal point de captage se situe en amont de l'usine, la distribution en eau potable n'a donc pas été impactée, disent Préfecture et Agence Régionale de Santé.
L'eau potable distribuée le jour même de l'incendie ne présentait aucun risque.
En ce qui concerne les eaux dites d'extinction (utilisées pour combattre le feu) mélangées aux eaux usées de l'activité industrielle, elles ont toutes été confinées, pompées puis évacuées par camion pour traitement par des entreprises spécialisées.
Résultats en attente concernant une éventuelle pollution des sols
Deux séries de prélèvements ont été effectués dans les sols, les 14 et 15 septembre 2021. Une première à une profondeur de 0 à 5 cm. Et une seconde, entre 5 et 30 cm de profondeur. "Les résultats sont attendus sous 15 jours", indique le communiqué. "Ils permettront d'identifier toute éventuelle pénétration d'éléments polluants dans les sols".
D'autres analyses sont à venir. Conformément à l'arrêté préfectoral de mesures d'urgence du 10 septembre 2021, enjoignant la société Aubert et Duval à effectuer des relevés complémentaires, dans le cadre du diagnostic environnemental et sanitaire prescrit. "Les résultats seront rendus publics" affirment les autorités.
L'activité de production avait repris progressivement au sein de l'usine de Pamiers. L'entreprise, spécialisée dans la métallurgie, emploie un millier de personnes. Le 15 septembre, 20% des salariés avaient repris le travail, "sur la partie usinage et logistique, qui se situe à l'opposé du lieu de l'incendie", indiquait alors Sébastien Pollaert, délégué syndical CGT.