A Lézignan-Corbières, depuis un violent incendie en 2002, une attention toute particulière est portée à l’entretien des pistes qui entourent la pinède. Ces pistes permettent aux pompiers d’intervenir rapidement en cas d’incendie.
Après l’incendie qui avait ravagé plus de 900 hectares dans l’Aude, le maire de Monze, commune la plus touchée, avait dénoncé l’absence d’entretien des infrastructures, qui aurait ralenti le travail des pompiers. Dans le viseur en particulier : les pistes pour le passage des engins, devenues "impraticables". Ailleurs dans le département, à Lézignan-Corbière, c’est justement à ces pistes forestières qu’une attention toute particulière est portée, surtout quand le risque incendie est élevé.
Avec les fortes températures, la sécheresse et le vent, le risque qu’un feu se déclenche est élevé à la pinède de Lézignan, avec ses 800 hectares de végétation répartis sur quatre communes. Et pour que des véhicules patrouillent régulièrement, les pistes doivent être bien entretenues, comme le fait remarquer Paul Izard, de la Défense des forêts contre les incendies :
Les pistes sont très importantes puisqu’elles permettent un travail plus agréable et plus optimal, c’est-à-dire qu’on peut avoir accès à des coins plus reculés du massif en toute tranquillité et pouvoir du coup surveiller une partie plus grande de la pinède.
Atteindre le feu plus rapidement
La piste, longue de cinq kilomètres, fait le tour de la pinède. Elle a été tracée après un violent incendie ayant détruit une centaine d’hectares en 2002. Le feu s’était dangereusement approché des habitations voisines.
Non seulement la piste facilite la surveillance, mais elle facilite aussi le travail des pompiers : "Cette bande nous permet de pouvoir circuler, de pouvoir atteindre le feu et de pouvoir protéger au mieux les habitations et les personnes", explique Michel Espeluqye, adjudant-chef Centre de secours de Lézignan-Corbières.
1 million d'euros
Mais une telle infrastructure coûte cher : la commune a dû débourser un million d’euros. Depuis, la pinède n'a connu aucun incendie d'importance. A la mairie, on ne regrette donc pas cet investissement. D’autant que, comme l’explique Freddy Nolot, conseiller municipal délégué à la sécurité civile, grâce à cette piste l’assurance peut rembourser les riverains en cas d’éventuel incendie, ce qui n’était pas le cas avant.
Avec la piste, les zones en rouge, avec un risque feu de forêt, sont redevenues des zones normales, blanche ou bleue, c’est-à-dire avec un risque moyen, modéré ou faible.
Malheureusement, toutes les communes, en particulier les plus petites, ne peuvent pas transposer ce modèle, en raison du frein que représente son coût. Difficile aussi d’équiper certaines zones escarpées.