La direction du fabricant de glaces de Carcassonne Pilpa et la CGT ont signé un accord sur les indemnités de licenciement et la formation des 99 salariés encore dans l'entreprise, un an après l'annonce de la fermeture de l'établissement, le 5 juillet 2012, a-t-on appris mardi auprès des signataires.
L'accord, qui met fin à une année de combat social et judiciaire, prévoit également que le propriétaire, le géant britannique de la glace R&R Ice Cream, aide à la constitution de la Scop (Société coopérative et participative) que les salariés veulent monter pour redonner du travail à une quarantaine de "Pilpa".
Les salariés percevront entre 25.000 et 100.000 euros d'indemnité supra-légale, soit une moyenne de 50.000 euros par personne, a expliqué à l'AFP Rachid Aït-Ouakli (CGT).
6.000 euros par salariés pour la formation
La direction accordera à chaque salarié 6.000 euros pour sa formation et débloquera une enveloppe de 200.000 euros destinée à des formations qualifiantes pour les salariés qui feront partie de la Scop. En outre, la direction laissera sur place une "ligne de production", avec des machines et du matériel, et prévoit une enveloppe de 815.000 euros d'aide aux investissements, selon la même source.
"La direction a privilégié une solution négociée respectueuse des intérêts de chacune des parties", dit-elle dans un communiqué.
1 an de négociation après la fermeture
Cet accord intervient au terme d'une année de conflit. Les salariés de Pilpa, alors au nombre de 114, avaient été outrés d'apprendre la décision de fermeture en juillet 2012, quelques mois seulement après le rachat de leur établissement par R&R.
Pour les salariés, l'activité de Pilpa est rentable et R&R avait pour seuls objectifs en rachetant l'entreprise de récupérer les licences des glaces Oasis et Disney et de se débarrasser d'un concurrent.
La direction a au contraire invoqué des surcapacités de production en France et la nécessité de réduire les coûts pour sauvegarder sa compétitivité et préserver 600 autres emplois ailleurs en France.
Le comité d'entreprise avait fait capoter deux fois en justice le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), le juge estimant les mesures de reclassement insuffisantes.
Au fil des différentes moutures du PSE, la direction est passée de 7 à environ 80 propositions de reclassement en France et une vingtaine à l'étranger. Les salariés peuvent également choisir aujourd'hui d'être reclassés.
Selon la CGT, la Scop pourrait démarrer en février 2014.