Dans l'Aude, les pharmaciens ont de plus en plus de peine à s'approvisionner certains antibiotiques et médicaments composés de paracétamol. Pour éviter la pénurie, les médecins ont reçus l'ordre de limiter leurs prescriptions autant que possible.
A Limoux, les pharmaciens doivent faire face à un nouveau casse-tête. Celui de trouver comment s'approvisionner en paracétamol et antibiotiques malgré la pénurie. "Pour ce sirop pour enfant, on n'a plus que 3 jours de stock et il est indisponible à la commande pour le moment" annonce Philippe Besset pharmacien à Limoux.
En calculant les délais de livraison des différents fournisseurs, il estime qu'il réussira à se réapprovisionner lundi et n'aura pas d'étagère vide dans sa pharmacie. "Il faut commander en permanence, regarder l'état des stocks et voir où on peut commander mais c'est compliqué. Il y a une explosion de la demande" témoigne le pharmacien qui est aussi président des syndicats pharmaceutiques de France.
Pour tenter d'endiguer cette demande, la direction générale de la santé a demandé aux médecins de limiter la prescription des médicaments en tension comme l'amoxilline et le paracétamol.
Nous avons des consignes pour faire attention à ce qu'on prescrit et bien peser le pour et le contre.
Romain FigueresMédecin, vice-président du Conseil de l'Ordre des médecins de l'Aude
Cette requête pose problème car il s'agit de médicaments de médecine courante sans réelle alternative. "Il y a d'autres familles d'antibiotiques qui existent mais qui sont dits de seconde attention car si ils étaient trop utilisés ils pourraient poser le problème de résistance bactérienne. Donc ca pose problème", détaille Romain Figueres.
Une situation sans précédent
En 30 ans d'exercice, ce médecin n'a jamais été confronté à une telle situation, aussi inédite qu'inquiétante. "Ca fait au moins 10 ans que, régulièrement, il y a des médicaments qui sont temporairement indisponibles. Mais il y avait souvent des substitutions possibles", expose le vice-président du Conseil de l'Ordre des médecins de l'Aude.
Pour le moment, ce médecin n'a pas encore été confronté au cas d'un de ses patients qui n'aurait pas réussit à se fournir les médicaments prescrits. "Si c'était le cas, je me coordonnerai avec la pharmacie la plus proche pour trouver un arrangement..." explique-t-il sans réelle assurance de pouvoir trouver une solution.
Romain Figueres tente de rester optimiste. "En cette saison, on est principalement exposés à des pathologies virales donc qui ne nécessitent pas d'antibiotiques". Il n'y a plus qu'à espérer que cette situation précaire ne s'aggrave pas durant l'hiver.