La compagne de Lakdim avait été interpellée vendredi soir ainsi qu'un ami du tueur, un jeune homme de 17 ans, arrêté lui dans la nuit de vendredi à samedi. Leurs gardes à vue ont été prolongées. La jeune femme de 18 ans a été transférée à la sous-direction anti-terroriste à Levallois.
Ce lundi matin, la compagne et le meilleur ami de Radouane Lakdim étaient toujours en garde à vue à l'hôtel de police de Carcassonne.
Les deux suspects ne se murent pas dans le silence. ils parlent aux enquêteurs, qui essaient de retracer le parcours de l'assaillant et d'établir d'éventuelles preuves d'une quelconque complicité.
Depuis, la compagne du terroriste, elle aussi fichée S pour radicalisation depuis 2014, et âgée de 18 ans a été transférée à Levallois, en banlieue parisienne, au siège de la sous-direction anti-terroriste.
La SDAT est le service de police judiciaire français, dépendant de la direction centrale de la Police judiciaire, spécialisée dans les dossiers de terrorisme.
Un attentat prémédité selon les enquêteurs
Les enquêteurs ont acquis la certitude que Radouane Lakdim avait préparé son passage à l'acte dans l'Aude.
Il était prémédité puisqu'ont été retrouvés notamment dans le supermarché trois engins explosifs artisanaux qui n'ont pas pu être fabriqués du jour au lendemain. A son domicile a également été retrouvé un testament dans lequel l'homme fait allusion à Daech.
Comment les personnes radicalisées sont-elles suivies en France ?
Comment empêcher des personnes qui ont basculé dans le jihadisme de passer à l'acte ? Il n'y a pas de "formule magique", seulement "des bonnes pratiques", constatait Edouard Philippe lors de la présentation du plan national de prévention de la radicalisation, le 23 février.
Un mois jour pour jour après l'annonce de ces 60 mesures par le Premier ministre, le terroriste jihadiste Radouane Lakdim a fait quatre morts dans des attaques perpétrées à Carcassonne et Trèbes, vendredi 23 mars.
Connu des services de renseignement, il était fiché S (pour "sûreté de l'Etat") et figurait aussi dans le fichier FSPRT (fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste).
Que contiennent ces fichiers ? Comment sont-ils alimentés ? Et, plus généralement, comment s'organise le suivi des personnes soupçonnées de radicalisation ou déjà identifiées comme radicalisées ?
Le FSPRT, un fichier dédié à la radicalisation religieuse
Créé en mars 2015 par un décret confidentiel, le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) recense les individus identifiés comme radicaux religieux susceptibles de nuire à la sécurité de l'Etat. Le fichier S, lui, regroupe des profils très variés, comme des militants politiques, anti-OGM ou encore des hooligans, pouvant représenter une menace pour la sécurité nationale.
D'après les derniers chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, le FSPRT regroupe près de 20.000 personnes. Ces individus sont répartis en plusieurs catégories, selon leur niveau de menace : pris en compte, clôturé, en veille, autres statuts.
La majorité des fichés, près de 11.000, sont dans la première catégorie.