Les habitants de Trèbes, près de Carcassonne, tentent de surmonter leur traumatisme après l'attentat qui a touché leur commune, vendredi. Les écoliers ont dû reprendre les cours ce lundi matin dans l'établissement voisin du Super U où ils ont été confinés lors du drame.
Les écoliers retrouvent leur établissement sous surveillance
Peu d'élèves se sont rendus ce lundi matin à l'école L'Aiguille, située à quelques encablures du Super U de Trèbes, où ils avaient été confinés lors de l'attaque meurtrière vendredi.
Naïma, 38 ans, a accompagné sa fille scolarisée en CE1 jusqu'aux portes de son établissement, qui compte 75 élèves.
Cette mère au foyer est inquiète pour sa fille qui lui a raconté la journée de vendredi : "Ils avaient peur un peu, ils étaient tous sous la table pendant deux heures". Ce jour-là, Naïma, anéantie par les évènements, "regardait par la fenêtre, on voyait pompiers, gendarmes, hélicoptères...".
Depuis, elle répète à son enfant que "dans ce monde, il faut faire attention, on n'a plus confiance en personne. Elle me demande pourquoi il y a eu ça (...).
On lui avait déjà expliqué (le terrorisme, ndlr), on dit que ce sont des gens pas bien, pas normaux qui tuent des gens (innocents)".
Non loin, Nadia a les yeux embués, la voix chevrotante.
Mon enfant est en CE1. Tout le week-end, il n'a fait qu'en parler... c'était un peu dur pour lui, il a passé la matinée, presque toute l'après-midi jusqu'à 16H sous les tables", rapporte la jeune femme.
"Il racontait ce qu'il avait entendu: que quelqu'un tirait sur les gens. Il avait surtout peur pour moi parce que je fais mes courses tout le temps là-bas. Il m'a dit : maman, j'imaginais que tu étais là-bas avec mon frère, qu'on vous tirait dessus".
La vie reprend son cours à Trèbes
Au Super U, la station-essence a rouvert. En revanche, le magasin est lui fermé et l'accès fermé. Les enquêteurs poursuivaient ce lundi matin leur travail sur les lieux.
Après avoir volé vendredi matin à Carcassonne une voiture, tuant un passager et blessant grièvement le conducteur, le tueur jihadiste Radouane Lakdim avait ensuite surgi en hurlant "Allah Akbar" et fait feu vendredi dans le Super U de la ville voisine de Trèbes tuant un salarié et un client.
Il a ensuite mortellement blessé au couteau le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, qui s'était substitué à une otage.