Après avoir annoncé la fin de la fabrication de ses pompes à insuline implantées, la société Medtronic vient de faire machine arrière et relance une petite production. 250 patients sont concernés en France. Un faible espoir pour eux et l'association audoise qui craint qu'elles n'arrivent trop tard.
Depuis le 30 juin 2020, l'unique fabriquant au monde de pompes à insuline a cessé toute production. Le «collectif des implantés», créé dans l’Aude, se bat pour obtenir des solutions alternatives pour les 250 malades équipés en France.
Il y a quelques jours, revirement de situation, la société américaine Medtronic annonce un nouveau procédé mais qui ne sera prêt qu'en 2023, au plus tôt.
Un faible espoir pour l'Audoise Sabine Guérin, présidente du "Collectif des diabétiques implantés".
"Nous avons très peu d'information, Medtronic nous annonce avoir acheté un brevet à la Fondation Alfred Mann. Cette nouvelle pompe serait une pompe à morphine qu'il va falloir transformer, cela nous parait court pour 2023..." s'inquiète Sabine Guérin.
350 malades dans le monde, dont 250 en France
Il s'agit de personnes atteintes d’une forme très particulière de diabète de type 1, qui vivent avec une pompe à insuline implantée directement dans la paroi abdominale. Un dispositif médical qui a changé leur vie. Mais, il y a quatre ans, le seul fabricant du système, la société américaine Medtronic, a annoncé la fin de sa production, plongeant les patients dans l'angoisse.
Nous avons créé le collectif pour alerter l'opinion publique. Nous sommes trop peu nombreux dans le monde pour représenter un intérêt financier pour les groupes de matériels médicaux mais nos vies sont en danger !
La pompe à insuline en question, la Minimed Implantable Pump (MIP), est fabriquée depuis le milieu des années 1990 par l'entreprise américaine Medtronic. Elle coûte 35.000 euros l'unité et est intégralement remboursée en France par la sécurité sociale. Mais en juin 2017, Medtronic, inventeur et seul fabricant de la pompe à insuline, prend la décision d’arrêter la production. Une menace qui se fait plus précise courant 2019 : l’entreprise annonce alors l’arrêt pour le mois de juin de cette année-là. Une date finalement repoussée au 30 juin 2020, sous la pression des autorités sanitaires françaises et des associations.
" La fabrication des pompes est terminée. Je souhaite continuer à vivre avec un diabète équilibré, et surtout voir grandir mon fils de 14 ans qui ne mérite pas de se retrouver sans maman à cause d'une pompe à insuline " témoignait en avril une patiente atteinte de diabète sur le compte facebook du collectif.
Rien.... avant 2023 !
Car l’équipement est unique : la pompe est implantée directement dans l'abdomen des diabétiques. Elle distribue régulièrement l’insuline par voie «intra-péritonéale», c’est à dire directement dans l’abdomen. Et elle nécessite des piles, à renouveler tous les 2 ans pour les modèles anciens, tout les 7 ans maximum aujourd 'hui.
Ma pompe à 7 ans et risque de tomber en panne à chaque instant. Sans pompe à insuline implantée, je devrais aller à l'hopital très souvent, avec des risques de complications multiples...
Une centaine, c'est le nombre de patients qui pourraient également avoir des problèmes de pompe en 2023. " Il y a des patients qui ne pourront pas attendre et qui vont rester sans solution " conclut la fondatrice du collectif.
Pour l'instant, 15 pompes en France sont réservées pour les urgences vitales. Une autre société pourrait lancer un nouveau modèle de pompes à insuline implantées, mais pas avant 2023 également.