"Ça m'a permis de voir l'avenir et de me remettre dans le droit chemin" : condamnés à des travaux d'intérêt général, ils témoignent

En France environ 300 entreprises privées font travailler des détenus. Depuis 2020 une réforme du travail pénitentiaire est intervenue et l'Etat cherche à développer l'emploi dans les prisons. Vendredi 9 juin, un forum sur ce thème était organisé à Carcassonne pour promouvoir les bienfaits du travail en milieu ouvert ou carcéral.

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Ils sont venus témoigner. Ludovic, Alicia ont été condamnés à des travaux d'intérêt général : une bouée de sauvetage pour les deux personnes présentes au forum sur le travail pénitentiaire. "J'étais dans une situation très compliquée. Grâce aux travaux d'intérêt général, j'ai pu trouver un logement. Ça m'a apporté de l'expérience et permis de changer de voie par rapport à mon passé".

Ça m’a permis de me remettre dans le droit chemin et de voir l'avenir, d'avoir une femme, un enfant.

Ludovic

Condamné à des TIG

On est mieux dans sa tête", témoigne Ludovic, condamné à des TIG.

Grâce aux travaux d'intérêt général, je sais que je ne recommencerais pas mes bêtises.

Alicia

Condamnée à des TIG

J'ai eu la chance de ne pas être enfermée. On ne sent pas à l'écart, ni différents des autres lorsqu'on effectue ces travaux", sourit Alicia.

Vêtements confectionnés en prison

Mais le travail c'est aussi en milieu carcéral. Mathilde Cervières, la créatrice de Populère, a lancé une gamme de vêtements confectionnés au centre pénitentiaire de Seysse à Toulouse. Elle emploie quatre détenus, douze heures. "En tant qu'ancienne conseillère, l'objectif était de donner du sens à la peine des détenus et innover en créant la première marque française fabriquée par des détenus.

Porte de sortie

À ce jour 300 entreprises font travailler 20000 salariés en prison. Les détenus sont rémunérés au minimum 45% du SMiC. À Perpignan ils restaurent des meubles. "Cela leur permet de se retrouver à l'extérieur mais s'ils sont incarcérés, de se projeter vers la sortie et de pallier ces angoisses du monde extérieur que ce soit socialement ou professionnellement", ajoute Sabrina Brochard, directrice de la Ressourcerie de Perpignan.

Le travail contre la récidive

Depuis 10 ans le travail pénitentiaire ne progresse plus. Le ministre de la justice tente de convaincre les entreprises d'être plus présentes. Les vertus du travail en milieu carcéral semblent établies.

Toutes les études font un lien entre le travail et la baisse de la récidive.

Albin Heuman

Directeur de l'agence du travail d'intérêt général et de l'insertion professionnelle.

On a une expérience notamment en Italie à Milan qui a montré que les personnes inscrites dans les parcours professionnels récidivaient beaucoup moins. 17 % contre 54 % pour celles qui n'y participaient pas", ajoute Albin Heuman, directeur de l'agence du travail d'intérêt général et de l'insertion professionnelle. 

La surpopulation carcérale reste un frein majeur au développement de l'emploi pénitentiaire.

Écrit avec Eric Henry.

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