Un jeune vautour moine (espèce menacée en Europe) vient d'être retrouvé dénutri dans une zone industrielle de Carcassonne. On ignore sa provenance, aucun cas de nidification n'étant connu dans l'Aude. Il a été confié au centre de soins de la Ligue de Protection des Oiseaux de Villeveyrac (Hérault).
C'est une découverte rare qu'ont faite les bénévoles de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) de l'Aude, ce 24 septembre : dans une zone industrielle de Carcassonne, ils ont recueilli un jeune vautour moine en état de sévère dénutrition. Ce sont des sympathisants qui, la veille, avaient signalé la présence du rapace à la LPO, via les réseaux sociaux.
Un poids plume retrouvé en état de dénutrition
Arrivés sur place au petit matin, dans la zone industrielle de Bouriette, les bénévoles ont, sur les indications d'un couple de promeneurs, récupéré le rapace sur le toit d'un bâtiment en construction. Un environnement plein de danger pour lui, en raison de la présence humaine, mais aussi de routes et de réseaux électriques. L'oiseau, un jeune né dans l'année, ne pesait plus de 4 kilos, alors qu'un individu de cet âge affiche d'ordinaire un poids de 7 kilos.
Une absence de baguage inhabituelle pour cette espèce protégée
Il n'était pas bagué, et c'est inhabituel. Car les vautours moines sont menacés d'extinction en Europe et bénéficient d'un programme de protection et de restauration de l'espèce, basé sur des naissances en élevages et des réintroductions en milieu naturel. En France, tous les couples sont connus et suivis et les jeunes sont bagués au nid. Les principales aires de nidification se situent dans les Cévennes et les Alpes. Il y a aussi des vautours moines en Espagne. Mais aucun cas de nidification n'a jamais été observé dans l'Aude.
Transféré dans un centre de soins de l'Hérault
La Ligue de Protection des Oiseaux a donc transféré le jeune vautour dans son centre de soins de Villeveyrac (Hérault), où il devrait rester au moins une dizaine de jours. Car pour reprendre son envol, il a besoin de se réalimenter et de reprendre des muscles, premières réserves d'énergie dans lesquelles les oiseaux vont puiser en cas de dénutrition, ce qui est le cas pour cet individu.
Une balise GPS pour lever le mystère
Ensuite, le rapace devrait être relâché sur le lieu de son sauvetage, dans l'Aude, équipé d'une balise GPS afin que les ornithologues puissent suivre son parcours. Il pourrait notamment leur donner une indication sur son lieu de naissance : peut-être un couple a-t-il niché pour la première fois dans l'Aude sans qu'on le sache ? Plus sûrement, le jeune, comme tous ses congénères, pourrait s'être trouvé là durant la période de prospection d'un habitat favorable qui suit généralement le départ du nid.
Mâle ou femelle ?
Des analyses sont également en cours pour déterminer la présence éventuelles de toxines dans son organisme, ainsi que le sexe de l'animal, difficile à observer à cet âge : mâle ou femelle ? Il faudra encore attendre un peu pour le savoir. Enfin, l'oiseau reprendra son envol lorsque les conditions d'aérologie seront favorables et permettront à ce planeur-né de prendre de l'altitude.