L’Etablissement Français du Sang est actuellement confronté à une baisse des dons. En cause, les restrictions de déplacement, les jours fériés et, surtout, les interrogations des donneurs face à la pandémie de Covid-19.
Régulièrement, l’Etablissement Français du Sang, qui approvisionne notamment les établissements de santé en produits sanguins, est confronté à des situations de pénurie. C’est le cas actuellement : avec 25% de prélèvements en moins, l’EFS en appelle aux donneurs, notamment des groupes O et B. La baisse des réserves, liée aux traditionnels jours fériés de mai, s'est accrue cette fois avec le couvre-feu, mais aussi les questions que peuvent se poser les donneurs. En tête : peut-on donner après avoir contracté le coronavirus ?
Claude Malhaire est un habitué. Ce vendredi 4 juin, à Carcassonne, le voici de nouveau installé dans les locaux de l’EFS à Carcassonne. Mais fin mars, infecté par le Covid-19, il avait été contraint de repousser cet engagement. "J'avais déjà un rendez-vous de prévu 15 jours après que j'aie été contaminé et donc j'ai décalé à nouveau le rendez-vous, explique-t-il. On m'a précisé effectivement qu'il fallait une quarantaine de jours, je crois, pour redonner du sang ou du plasma." Pour pouvoir faire un don après une contamination, il faut généralement patienter entre deux et quatre semaines selon les symptômes.
"En toute confiance"
Dans la salle, ils sont plusieurs à s’être interrogés sur leur capacité à être prélevés. "Comme il fallait que je me déplace, j'ai posé la question, reconnaît l’un d’eux. Je n'allais pas donner du sang si je pouvais contaminer une personne au niveau du Covid, c'est clair que c'était important pour moi." "J'ai posé la question, moi aussi, aux personnes qui sont là, et je viens en toute confiance", renchérit un autre.
Dans le cas d’une vaccination, cette inquiétude est sans objet. Ce n'est pas "une contre-indication au don du sang", assure le docteur Esteria Berna, responsable de la Maison du don. "Quelqu'un qui s'est fait vacciner la veille, même une heure avant de venir, à partir du moment où il n'est pas fatigué et n'a pas lui des symptômes à cause du vaccin, bien évidemment peut donner ", développe-t-elle, avant d’ajouter : "Fort heureusement !"
[#DonDeSang] ? Avec moins de 85 000 poches, les réserves de sang sont trop basses et la situation est très fragile.
— Établissement français du sang (@EFS_dondesang) June 2, 2021
?️?️?️? : nous avons besoin de vous en #urgence pour sauver des vies. Merci de votre mobilisation. ? https://t.co/pqa4UQ8b7z pic.twitter.com/FGrmXkhtan
Une bonne nouvelle effectivement, l’EFS estime avoir besoin chaque jour de 10.000 prélèvements pour répondre aux besoins des services de santé et des patients. Actuellement, moins de 85.000 poches sont disponibles dans ses réserves. Une situation "très fragile", déplore l’organisme, qui a lancé une campagne de collecte nationale.