Habitat léger construit sans permis, ces logements dans le collimateur des services de l'État

A Rennes-les-Bains dans l'Aude, la lutte contre l'habitat léger - ou la cabanisation - est engagée. Les services de l'État ont mené une série de contrôles, et de nombreuses infractions ont été relevées. Dans la petite ville thermale, les detenteurs d'habitations légères representent environ 10 % de la population.

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Il y a deux ans, Gaël Vignier a bâti sa yourte dans la forêt de Rennes-les-Bains dans l’Aude, sur un terrain d'un hectare qui lui appartient. Cette habitation, il la veut autonome : chauffage au bois et panneaux solaires fournissent l'électricité, l'eau provient de la récupération des précipitations.

"Je vis chez les sangliers"

"Je peux prendre mon habitat, le démonter et le remonter autre part et la nature revient à l’état zéro, décrit l’initiateur du collectif Notre Terre, interrogé par Éric Henry et Florent Motey, journalistes à France 3 Occitanie. En plus de ça, je suis proche de la nature donc du coup je vis chez les sangliers. C’est ma terre, mais je suis chez les sangliers, je suis chez les aoûtats, je suis chez les moustiques."

Mais le 28 septembre 2023, les services de la préfecture sont venus contrôler les lieux. Gaël reconnaît être dans l'illégalité aucun permis de construire n'a été déposé. Il espère pouvoir obtenir un statut dérogatoire. ''Je n’ai pas envie de démonter ça, explique-t-il, assis dans sa yourte. Pour moi, ça a beaucoup plus de sens de vivre comme ça que dans la maison de village que j’ai retapée que je n’arrive pas à chauffer".

J'aimerais bien pouvoir régulariser ma situation.

Gaël Vignier, propriétaire d'un terrain où il a monté une yourte

"Ce sont des logements illégaux"

Le mode de vie alternatif est une vielle tradition à Rennes-les-Bains. Paula Banks habite dans les bois depuis plus de 20 ans. Elle dispose même d'un atelier d'artiste, désormais dans le collimateur des services de l'État. "Ce serait beaucoup plus simple pour eux de me laisser tranquille, je pense, parce que je n’ai pas d’argent pour payer l’amende si je ne la démonte pas, se justifie Paula Banks. Je ne sais pas comment la démonter. C’est un bâtiment de 15m² qui ne touche pas par terre."

Au total, la Direction départementale des territoires et de la mer a relevé 19 logements en infraction. Le maire de Rennes-les-bains se félicite de ce tour de vis dans une zone classée naturelle. "On a appelé les gendarmes une multitude de fois parce que des feux étaient allumés le matin pour faire réchauffer me café le matin ou pour faire la cuisine, explique Olivier Buscail. Et ces gens-là ne sont pas censés être à ces endroits-là."

Il y a des lois. Si tout le monde commence à construire où il veut, ça va vite devenir le bazar.

Olivier Buscail, maire (SE) de Rennes-les-Bains

Le maire insiste : "Ce sont des logements illégaux. Ces personnes ont construit sans rien demander à personne et surtout les personnes concernées sont en zone naturelle. Il y a des risques d’incendie, et ils sont aussi en zones inondables."

Les dossiers sont désormais sur le bureau du procureur de Carcassonne. Il statuera sur les suites à donner.

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