Inondations dans l'Aude un an après : des associations toujours au chevet des sinistrés

Un an près les inondations dévastatrices dans l'Aude, tous les sinistrés n'ont pas retrouvé leur logement. Si la solidarité exceptionnelle des premiers temps s'est estompée, des associations sont toujours présentes à leurs côtés. Voici deux exemples.

Un joli geste de solidarité : dimanche 2 décembre 2018, une camionnette a quitté Castelginest (Haute-Garonne) pour Villegailhenc dans l'Aude. A l'intérieur, des jouets collectés par la MJC de la commune de Haute-Garonne à l'issue de sa bourse aux jouets. Des cadeaux pour les enfants de l'Aude sinistrés en octobre dernier.

Cet élan de solidarité est venu de toute la France : des bénévoles ont nettoyé les habitations et les biens publics souillés. Ils ont apporté également des colis vestimentaires et alimentaires. De quoi remonter un peu le moral des sinistrés. 

Immense solidarité


Tout le monde a salué l'immense solidarité dont les habitants ont profité après les inondations. "Les dons sont arrivés de partout. Comme cette petite fille de 4 ans, venue avec sa maman et un sac rempli de doudous pour ceux qui n'avaient plus rien", se souvient encore émue Corinne Colomiès, secrétaire de mairie de Saint-Hilaire. 7000 repas avaient alors été servis aux bénévoles. 

La solidarité aussi entre les habitants. "Tout le monde se parlait, les fenêtres des maisons étaient ouvertes. Le malheur unit, avant ce n'était pas ça", explique Jamel Laroussi, sinistré à Saint-Hilaire. "Mais quelques semaines plus tard, il a fallu se débrouiller tout seul.... Les bénévoles sont repartis chez eux."


Prendre le relais


204 communes reconnues en état de catastrophe naturelle, 19 000 habitations touchées, le travail est considérable. Les associations ou ONG , spécialisées dans l'urgence ont effectivement quitté l'Aude quelques semaines après le 15 octobre pour apporter leur aide ailleurs, en France ou à l'étranger. Mais d'autres ont pris le relais.

"Gailhenc Le Phénix" est née au lendemain des inondations à Villegailhenc, qui a payé un des plus lourd tribut (village dévasté et quatre personnes décédées). Sandra Espouet est la présidente du club de football local: "la mairie a reçu énormément de dons. Dans un premier temps, nous les avons entreposés dans le gymnase. Le maire nous a proposé de créer une association pour poursuivre la distribution". Un local gratuit a été trouvé à Carcassonne, 610, avenue Denis-Papin.
 

Boutique solidaire

La boutique solidaire, ouverte trois jours par semaine (lundi, mercredi et samedi), accueille encore aujourd'hui les sinistrés. "Près de 300 familles du département viennent régulièrement. Nous proposons des chaussures, des vêtements et des jouets. Nous avons encore beaucoup de stocks car nous recevons toujours des dons". Une aide matérielle encore bien nécessaire: "de nombreuses familles se battent encore avec les assurances, certaines n'ont toujours reintégré leur maison ou leur appartement." 

Une pause dans leur vie


Une aide matérielle évidente mais pas seulement. "Nous sommes aussi un lieu d'écoute. Ils nous ont vu avec eux dans la boue il y a un an, ils se confient et tentent d'oublier leur quotidien. On parle de tout sauf des inondations. C'est une pause dans leur vie", analyse Sandra Espouet. 

La présidente de l'association a vécu les inondations dramatiques à Lézignan-Corbières en 1999. Le lendemain des celles à Villegailhenc, son fils de 13 ans lui a confié: "maman, on dirait qu'il y a eu la guerre." "Il veut devenir pompier," avoue sa maman. Son engagement est naturel, comme celui de la quinzaine de bénévoles qui permettent à la structure de fonctionner. Il y a peu "Gailhenc Le phénix" s'est ouvert à l'ensemble des nécessiteux avec l'aide d'assistantes sociales: "nous resterons ouverts tant que nous aurons du stock et nous en avons encore pour au moins un an. Il n'est pas question de jeter."
 

"Gailhenc Le Phénix" a plus de difficultés à proposer du mobilier ou de l'électroménager. L'organisation Partagence s'est spécialisée dans la gestion  post-urgence des sinistres liés aux catastrophes naturelles et dans la collecte de matériel auprès uniquement des entreprises. "Nous avons acheminé 11 semi-remorques, soit plus de 230 tonnes de matériel pour les sinistrés de l'Aude," explique le président Claude Frégeac, un ancien de la Croix-Rouge.

Cherche local pour une réserve post-urgence


Via une plateforme, plus de 300 personnes ont fait appel à Partagence. Un tiers habite à Trèbes avec qui l'association a crée un partenariat. Partagence regrette le manque de soutien global des élus. "Nous fournissons pourtant beaucoup de mobilier comme des chambres à coucher complètes ou des cuisines mais nous manquons d'électroménager." Au total, plus de 550.000 euros de mobilier ont été ou seront offerts aux sinistrés.
 


Le travail de Partagence va se terminer fin novembre: "Nous sommes obligés de quitter les locaux qui nous étaient proposés par Carcassonne Agglo et nous ne savons pas ce que nous allons faire du reliquat de dotations que nous avons reçu, l'équivalent de plus de deux semi-remorques. Nous n'avons pas les moyens de payer un local, il nous faudrait 400 m2 en occitanie. Nous pourrions ainsi créer une réserve post-urgence," alerte Claude Frégeac.  
 
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité