Quatre épouses de djihadistes français qui étaient détenues en Turquie ont été renvoyées lundi vers la France avec leurs sept enfants. Parmi elles, l’Audoise, originaire de Lézignan-Corbières, Sarah Ali Mehenni, aujourd’hui âgée de 23 ans.
"L'expulsion des combattants terroristes étrangers se poursuit. Dans ce cadre, onze ressortissants français ont été renvoyés", a annoncé ce lundi le ministère turc de l'Intérieur dans un communiqué.
Quatre épouses de jihadistes présumés et leurs sept enfants ont été renvoyés en France ce lundi par la Turquie où elles étaient détenues après s'être échappées de camps en Syrie.
Selon nos confrères du Parisien, parmi ces femmes, Sarah Ali Mehenni, âgée aujourd’hui de 23 ans.
Les 11 Français que la #Turquie a renvoyé en France dans le cadre du protocole #Cazeneuve: 4 femmes de #djihadistes de l’#EI capturées en #Syrie (Amandine Le Coz, Sarah Ali Mehenni, Nawel Hassani, Tooba Gondal) et leurs 7 enfants (Info @CAT_Centre)
— Jean-Charles Brisard (@JcBrisard) December 9, 2019
Après s’être convertie à l’islam, cette jeune Lézignanaise s’était rendue en mars 2014 en Turquie, alors qu’elle avait à peine 17 ans. Elle avait pris un vol Marseille-Istanbul avant de gagner la Syrie et de se marier sur place avec un combattant tunisien.
Pour ses proches, la jeune-fille s'était faite « endoctrinée via internet et les réseaux sociaux ». Sarah disait alors à ses proches que «les jeunes qui partaient pour le djihad avaient perdu la tête».
Deux des femmes expulsées faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt en France et devaient être présentées directement à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen, a indiqué une source judiciaire.
Les deux autres, visées par un mandat de recherche, ont été placées en garde à vue à leur arrivée à Roissy, selon cette source. Les enfants ont quant à eux été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance.
Le protocole de Cazeneuve
Actuellement en froid avec Paris, Ankara a commencé début novembre de renvoyer vers leurs pays les jihadistes étrangers détenus sur son sol, affirmant son refus d'"être un hôtel pour les membres de Daech", acronyme arabe de l'Etat islamique (EI).
En France, où le rapatriement des jihadistes détenus en Syrie continue d'être refusé par le gouvernement, l'expulsion décidée par la Turquie s'inscrit dans le cadre du "protocole de Cazeneuve", du nom de l'ancien ministre de l'Intérieur socialiste (2014-2016). Signé en 2014, cet accord de coopération policière entre Paris et Ankara permet que des jihadistes rentrant de Syrie via la Turquie soient immédiatement interceptés à leur retour.
Le 13 novembre, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez avait indiqué sur France Inter qu'il y avait eu déjà "près de 250 personnes remises dans le cadre de ce protocole par les autorités turques", soulignant que cela se faisait "de manière sécurisée" et que ces personnes étaient "prises en charge immédiatement par la justice à leur arrivée".
Selon une source proche du dossier, avant de tomber aux mains des Turcs, les quatre femmes arrivées lundi en France étaient détenues dans des camps du nord-est de la Syrie placés sous contrôle kurde. Certaines d'entre elles s'étaient évadées des camps à l'occasion de l'offensive turque et avaient erré plusieurs jours dans les environs. Le flou persiste sur la façon dont elles ont été arrêtées par les autorités turques.