Invectives et règlements de comptes sur les réseaux sociaux sont légion. Et les politiques ne sont pas en reste. Dernier accrochage numérique, celui du député RN de l'Aude Christophe Barthès avec son homologue Adrien Quatennens de LFI. Tout est parti d'une banale photo de crèche pour se terminer par "Moi, je ne tape pas ma femme".
L'échange, notamment d'idées mais pas toujours, est le propre des politiques. Mais sur les réseaux sociaux, les discussions ou plus exactement les réactions aux tweets sont bien souvent primaires, épidermiques et pas forcément de très haute tenue.
"Moi, je ne tape pas ma femme, fainéant !"
Ces huit mots sont la conclusion d'un échange sur X (ex-Twitter), le mardi 28 novembre 2023, entre deux représentants des Français à l'Assemblée nationale. Le député RN de la 1ère circonscription de l'Aude, Christophe Barthès et son confrère Nupes-LFI du Nord, Adrien Quatennens. Ce dernier qui avait lancé poliment les hostilités contre l'élu de Carcassonne, au motif de la laïcité, a finalement préféré ne pas répondre à l'attaque de son collègue.
Moi je ne tape pas ma femme, fainéant !
— Christophe Barthès (@BarthesChristop) November 28, 2023
Ces gens m'horripilent. Il y a des choses plus sérieuses à s'occuper que la crèche dans ma permanence. Tous ces grands donneurs de leçons feraient mieux de balayer devant leur porte. Ils parlent forts sur les réseaux sociaux mais ils n'osent pas prendre l'ascenseur avec moi à l'Assemblée.
Christophe Barthès, député RN de l'AudeFrance 3 Occitanie
La tradition de la crèche
L'affaire commence quand le député Rassemblement national de l'Aude, Christophe Barthès, publie un tweet sur son compte, avec une photo de lui devant sa permanence parlementaire de Carcassonne pour montrer l'installation de la crèche de Noël.
Avec comme légende : "La crèche est en place à ma permanence parlementaire, dans le respect de nos traditions !".
La crèche est en place à ma permanence parlementaire, dans le respect de nos traditions ! pic.twitter.com/lvUQ0HGmRk
— Christophe Barthès (@BarthesChristop) November 28, 2023
La République et la laïcité
Rapidement, des réactions, souvent grossières, rappellent que la laïcité et la crèche ne sont pas compatibles. Mais le député audois se justifie : "Ma permanence n’est pas un bâtiment public, j’y mets ce que je veux. Bonne journée ! J'ai un bail privé".
Puis, dans le cours de la journée, un tweet se distingue, celui d'un autre député français, l'Insoumis Adrien Quatennens. Lui aussi parle de la France, de la laïcité et du statut particulier de député, représentant des Français, sous-entendu qui a valeur d'exemple.
Bonjour Monsieur le député,
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) November 28, 2023
Ici c’est la France.
Et la France est une République laïque.
Comme parlementaire, vous représentez tous les Français.
La crèche, c’est éventuellement dans le salon à la maison.
Pas dans la permanence parlementaire. https://t.co/dRzwGc8aIh
Ni une, ni deux, dans une réponse courte et cinglante, Christophe Barthès renvoie sans le dire, Adrien Quatennens à sa condamnation de décembre 2022 pour violence sans incapacité de la part d'un conjoint.
Moi, je ne tape pas ma femme, fainéant !
Tweet de Christophe Barthès, député RN de l'AudeX, 28 novembre 2023, 20h12.
Pour mémoire, le parlementaire Nupes qui a plaidé coupable, a été condamné par le tribunal de Lille à quatre mois de prison avec sursis et 2 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral.
Des soutiens du député du Nord ont alors répondu aux propos de l'élu audois par des invectives voire des menaces.
Christophe Barthès rappelle que ses permanences de Trèbes et Carcassonne ont été l'objet de tags racistes à 30 reprises depuis son élection comme député en juin 2022.