Un Big Bang politique. La citadelle socialiste vacille dans la haute vallée de l'Aude à Esperaza, Axat, ou encore Quillan.
Le vote dans la Haute-Vallée de l’Aude semble répéter à la fois le caractère de chaque village avec son ancrage politique mais en même temps cette élection présidentielle marque une redistribution des voix dans chaque camp.
A droite, le croisement des votes en faveur du Front National au détriment des Républicains confirme l’inexorable installation de la droite dite nationale dans des bassins ruraux marqués par la désindustrialisation. A Espéraza, la candidate du Front National totalise 26,59% des voix contre 14% pour François Fillon. A Belvis, plus haut en altitude, Marine Le Pen arrive en tête avec 26,45% laissant derrière elle François Fillon à 17,35%.
A Gauche, la sensation est signée par Mélénchon sur un territoire qui réunit une population de tradition ouvrière mais également de citoyens à la recherche de modes de vie et de production inscrits dans une logique alternative.
Ainsi, Jean-Luc Melenchon est en tête à Espéraza et à la Fajolle (42,10%) par exemple. Il en est de même à Axat (23,52%) où à l’image de Belvis (28,97%) l’électorat socialiste s’est réporté sur le candidat de La France Insoumise mais aussi sur Emmanuel Macron. L’ancien Ministre des Finances semble bénéficier d’une certaine dynamique mais elle devrait être moins grande que dans les espaces urbains plus ouverts sur les logiques de la mondialisation.
Quant à Benoît Hamon, il se retrouve à un niveau d’étiage. Reste à savoir si cette dissolution du vote socialiste se confirmera aux législatives où André Viola, le président PS du département, affrontera une instutrice estampillée « En Marche » et un candidat de la France Insoumise. Ici, les Républicains devraient seulement être des spectateurs d’une recomposition du vote au Pays du chapeau et du Formica.