Par un communiqué commun, la ville de Carcassonne et la préfecture ont annoncé ne pas signer le permis d'aménager sollicité par une entreprise. Un projet critiqué par les riverains et l'opposition municipale qui dénoncent la "bétonisation" du site. Mais c'est une autre raison qui semble avoir motivé le choix des autorités.
C'est la fin d'un projet engagé en 2022. Ce mercredi 9 octobre, dans un communiqué, la mairie de Carcassonne et la préfecture de l'Aude ont mis un point final au projet de construction d'une plateforme logistique dans la zone de Salvaza, non loin de l'aéroport.
Dans le communiqué, les deux entités expliquent que le projet, bien que répondant à certaines normes, notamment au titre de la loi sur l'eau, ne serait pas validé. En cause, les services de la Ville comme de l'État regrettent de ne "jamais avoir été en mesure de connaître précisément la ou les activités précises susceptibles de s'installer sur cette plateforme logistique une fois les autorisations obtenues et le bâtiment construit".
Les opposants au projet se frottent les mains
Un information pourtant jugée "cruciale" et qui aurait permis d'anticiper l'impact de cette plateforme logistique sur l'environnement. Des impacts éventuels que dénoncent les membres du collectif "Laisse Béton Salvaza", créé en opposition à cette initiative sur un terrain de 28 hectares.
Dès l'annonce d'abandon du projet, le collectif s'est réjouït, sur ses réseaux sociaux. Une "victoire" pour le collectif, qui estime avoir pesé dans cette décision. Ce dernier avait multiplié les rassemblements et manifestations depuis plus d'un an, la dernière datant du 4 octobre, la suivante prévue le 12 octobre. Elle sera maintenue malgré l'abandon du projet.
"Les faiblesses des réponses du promoteur sur l'impact environnemental du projet (trafic routier, impact sonore) étaient criantes, et l'avis favorable émis par le commissaire enquêteur incompréhensible. Il assure : cette décision de rejet du permis d'aménager est à mettre au crédit d'une mobilisation qui a démarré il y a plus d'un an, et qui n'a eu de cesse de montrer à la population l'aberration d'un tel projet, qui conduit à artificialiser des terres agricoles cultivées en agriculture biologique pour construire d'immenses entrepôts qui abriteraient quelques emplois majoritairement caractérisés par la précarité et la pénibilité".
Si ce projet n'aura pas lieu, d'autres pourraient voir le jour. En effet, le plan local d'urbanisme, modifié en 2017, classe ces terres jadis agricoles, comme désormais constructibles.