Il y a un an jour pour jour, avaient lieu les attentats de Trèbes et Carcassonne, dans l’Aude. Attentats qui ont coûté la vie à quatre personnes. Aujourd’hui des cérémonies d’hommages ont eu lieu dans ces deux villes en l'honneur de ces hommes, tombés sous les balles du terrorisme.
Jean Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna et le colonel Arnaud Beltrame sont morts le 23 mars 2018, il y a un an jour pour jour, sous les coups du jihadiste Redouane Ladkim, lors des attentats de Trèbes et Carcassonne. Aujourd'hui, date du " premier anniversaire " de ces attentats, une journée spéciale de commémoration a lieu en l'honneur de ces quatre hommes, victimes du terrorisme.Ce jour-là, un terroriste a choisi de frapper aveuglément, froidement. C'était il y a un an et le temps n'a pas refermé les plaies
Une première cérémonie s'est tenue à la caserne Iena de Carcassonne après une rencontre avec les familles des victimes issues des forces de l'ordre. Edouard Philippe "retenu à Paris", c'est Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, Ministre de la justice, qui a présidé ce premier hommage de la journée. "C'était un jour comme aujourd'hui, le 23 mars. Un jour de début de printemps dans ce très beau département de l'Aude. C'en était fini de l'hiver. pourtant ce jour-là, un terroriste a choisi de frapper aveuglément, froidement. C'était il y a un an et le temps n'a pas refermé les plaies."
Ce jour-là, Carcassonne a souffert, Trèbes a souffert, la France a souffert car c'est la France qui était visée au nom d'une idéologie sordide et d'une conception dévoyée de la religion
"Ce jour-là, Carcassonne a souffert, Trèbes a souffert, la France a souffert car c'est la France qui était visée au nom d'une idéologie sordide et d'une conception dévoyée de la religion."
Vous avez été tous à la hauteur et vous allez continuer à l'être
En s'adressant aux forces de l'ordre et aux représentants de l'Etat, Nicole Belloubet a affirmé : "je peux l'imaginer. Ce film vous hante de temps à autre. "Ai-je fait ce qu'il fallait ?" Une réaction saine et profondément humaine mais n'oubliez pas l'essentiel. Vous avez été tous à la hauteur et vous allez continuer à l'être."
La ministre de la justice a remis la médaille de la sécurité intérieure à 33 personnes dont 8 gendarmes mais ausi des pompiers, policiers ou psychologues. Cette première cérémonie s'est terminée par un dépôt de gerbe à la mémoire du Colonel Beltrame et La Marseille chantée à capella par les élèves de l’école d’officier de gendarmerie, la promotion Beltrame.
Le premier Ministre et la Ministre de la Justice devaientt ensuite s'entretenir avec le maire de Trèbes, Eric Ménassi et les familles des victimes civiles avant de participer la deuxième cérémonie d'hommage à partir de 12h.
Après l'attentat du 23 mars 2018, Trèbes a subi de terribles inondations quelques mois plus tard. Eric Menassi, maire de la commune a pris la parole le premier. Il a d'abord souhaiter parler aux familles des victimes. "La douleur d'un être cher déjà insupportable lorsqu'elle vient du déchaînement de la nature devient indicible lorsqu'elle réside de la folie des hommes si tant est que l'on puisse parler ici d'humanité.
Nous sommes réunis ici pour vous pour entretenir le souvenir de nos quatre héros, de ses êtres aimés et pour dire à ceux qui l'espérait qu'ils n'auront pas notre haine. Et debout face à la barbarie, nous continuerons à opposer la liberté, l'égalité et la fraternité, en un mot, la République
Nous sommes réunis ici pour vous pour entretenir le souvenir de nos quatre héros, de ses êtres aimés et pour dire à ceux qui l'espérait qu'ils n'auront pas notre haine. Et debout face à la barbarie, nous continuerons à opposer la liberté, l'égalité et la fraternité, en un mot, la République."
Julie , fille de Christian Medves, le boucher du Super U, a ensuite pris la parole : "je prends la parole car j'ai la conviction que mon père, assassiné il y a un an, n'aurait pas aimé que nous soyons recroquevillé dans une tristesse silencieuse. Vous n'avez pas idée à quel point son silence nous hante au quotidien."
Elle évoque les autres victimes Jean Mazières, Hervé Sosna et le colonel Beltrame : "l'acte du colonel Beltrame qui lui a coûté la vie est bien plus qu'héroïque. Il relève du mythe qui magnifie le statut de l'être humain en le rapprochant du divin. Il est bien normal que ce geste absorbe tout mais au final, devant la mort et cette absence qui nous hante, nous partageons la même peine."
Ils n'auront donc pas le plaisir d'avoir ma haine mais ils n'auront pas mon silence non plus car me taire serait trahir, trahir le souvenir de mon père
"Je vous rassure, je ne suis pas née pour vivre dans la haine. mon père m'a élevée dans l'amour et c'est bien ce sentiment que je veux m'acharner à transmettre. Ils n'auront donc pas le plaisir d'avoir ma haine mais ils n'auront pas mon silence non plus car me taire serait trahir, trahir le souvenir de mon père mais aussi l'attachement qui est le mien à l'égard de mon pays."
Je vous demande de m'aider à faire en sorte que mon père, Christian Medves, comme toutes les victimes des attentats de Trèbes et d'ailleurs ne soient pas morts pour rien
Pour terminer, elle s'adresse au Premier ministre, Edouard Philippe : "je vous demande de m'aider à faire en sorte que mon père, Christian Medves, comme toutes les victimes des attentats de Trèbes et d'ailleurs ne soient pas morts pour rien."
Les hautes autorités ont ensuite dévoilé le mémorial en hommage aux quatre victimes. Avec cette inscription : "Les morts sont des invisbles mais non des absents." Victor Hugo
Edouard Philippe, Premier ministre, a conclu cette cérémonie : "Depuis un an, la ville de Trèbes est devenue un symbole de la République, de ce que l'on imagine de plus terrible mais en même temps de plus fraternel dans l'humanité. le symbole de détruction et de reconstruction, capable du meilleur lorsqu'il est confronté au pire."
Trèbes, symbole de la République
Quatre victimes
Parcours sanglantCe vendredi matin, le 23 mars 2018, l’auteur des attentats débute son parcours sanglant. Il braque d'abord un automobiliste à Carcassonne, pour lui voler sa voiture. Il ouvre le feu, blessant le conducteur et tuant le passager.
Son nom ? Jean Mazières, marié et père d’un petit garçon. Il est le premier à tomber sous les coups du terroriste Redouane Ladkim.
Prise d’otages au Super U
L’homme se rend ensuite dans un supermarché de Trèbes, à quelques kilomètres de là. Vers 11h15, des coups de feu sont entendus. Deux personnes sont tuées dans cette attaque.
Hervé Sosna, 65 ans, maçon à la retraite qui se rendait "dans ce magasin deux fois par semaine", a raconté son demi-frère William Durand, au quotidien la Dépêche du Midi.
Et le chef du rayon boucherie. Christian Medves, marié, père de deux filles (Florie et Julie), il venait à peine de fêter ses 50 ans et était déjà grand-père d'une petite-fille d'un an.
Le sacrifice d’un gendarme
Un gendarme, le Lieutenant-Colonel Beltrame, entre volontairement dans le magasin, en échange de la libération d’un otage. Il laissé son téléphone ouvert sur la table, permettant aux gendarmes d'entendre ce qu'il se passe dans les locaux. Après plus de deux heures, le gendarme est très grièvement blessé à l'arme blanche. L'assaillant sera abattu par le GIGN. Le lieutenant-colonel ne survivra pas à ses blessures.