Une mère aux assises à Carcassonne pour avoir congelé son nouveau-né

Une mère de famille belge est jugée à partir de lundi devant les assises de l'Aude à Carcassonne, accusée d'avoir congelé son nouveau-né juste après l'accouchement. Les faits avaient eu lieu à Limoux, en mai 2011.

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C'est l'ancien compagnon de cette femme âgée de 27 ans au moment des faits, qui avait fait la macabre découverte, en venant récupérer chez elle les deux fillettes de 3 et 7 ans, dont les parents ont la garde partagée après s'être séparés.

En ouvrant le congélateur familial pour prendre des victuailles, il avait découvert un nourrisson enroulé dans une couverture et donne immédiatement l'alerte auprès de la gendarmerie. Le nouveau-né était vivant à la naissance et est décédé d'une hypothermie, selon l'autopsie.

La mère, qui avait été interpellée sans opposer de résistance, est décrite comme une employée modèle dans le café où elle travaille en tant que serveuse. Mais, selon son entourage, elle vivait seule avec ses filles dans une grande détresse psychologique, séparée depuis quelques mois seulement du père de ses enfants.

C'est une pauvre femme qui s'est retrouvée dans une situation insurmontable,

affirme son avocat, Me Philippe Calvet. Après avoir tenté en vain d'avorter, elle avait dissimulé sa grossesse en disant qu'elle prenait du poids en raison d'un traitement à la cortisone, puis elle a accouché toute seule dans son appartement du centre de Limoux, explique-t-il.
"Une heure après", elle a déposé le nouveau-né dans le congélateur, précise Me Calvet.
 
Il ne s'agit "pas d'un déni de grossesse", souligne l'avocat. "Mais un déni de maternité: elle a deux filles déjà, mais ce troisième enfant n'est pas celui du
(même) père", explique-t-il à l'AFP.

L'expertise psychiatrique n'a pas révélé de troubles susceptibles de déclarer l'accusée irresponsable.

"C'est quelqu'un de normal", estime son avocat, ce que conteste Nicolas Domenech, conseil de la partie adverse. "On cherche en vain à comprendre ce qu'il s'est passé", selon l'avocat du père du bébé.

"Mon client est dans l'incompréhension de l'attitude de cette fille", ajoute-t-il, indiquant qu'il ne va "pas s'acharner" sur la mère.
L'avocat de Mme De Mey souligne la fragilité de sa cliente, à tel point qu'elle pourrait ne pas se présenter devant la cour d'assises.

Elle est accusée d'homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans. Elle comparaît libre: elle a été relâchée sous contrôle judiciaire après 16 mois de détention provisoire jusqu'à la fin août 2012.

Le verdict est attendu pour mercredi.
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