Le 22 décembre dernier, le cahier des charges du haricot de Castelnaudary a été enregistré par la Commission européenne. Une consécration pour cette filière qui se bat depuis 19 ans pour la reconnaissance de cette légumineuse, élément principal du célèbre cassoulet.
Après Tarbes, c'est désormais au tour de Castelnaudary d'obtenir la protection de son haricot. Ce gros grain couleur blanc-ivoire, vient de décrocher une Indication Géographique Protégée (IGP), après 19 longues années d'attente.
Je suis très content pour le territoire de voir que le travail a été récompensé. On attendait ça depuis longtemps : la reconnaissance de la particularité de notre haricot. C'est désormais chose faite et j'en suis ravi.
Un cahier des charges strict
Semences utilisées, récolte et séchage : rien n'est laissé au hasard pour ce haricot désormais labellisé. Un cahier des charges décrit précisément les méthodes culturales qui doivent être respectées par la vingtaine de producteurs.
La taille et le poids des haricots est également réglementé, "un grain gros réniforme (NDLR : en forme de rein) dont le poids de mille grains est compris entre 440 et 690 g", précise le cahier des charges.
Ce n’est pas quelque chose qui s’obtient facilement, c’est un travail de longue haleine. Chaque mot dans le cahier des charges est important, tout est contrôlé.
Ce savoir-faire a été introduit par Catherine de Médicis dans le Lauragais, région connue pour la fertilité de ses terres. La particularité du haricot de Castelnaudary : fondant avec une peau fine. "Il est très apprécié des restaurateurs, car il n’éclate pas à la cuisson s’il est bien cuisiné", précise Jean-François Monod.
69 communes de production
Mais avant tout, c'est désormais son territoire de production qui est protégé. Ce haricot labellisé peut être produit sur 69 communes de l'Aude et pas une de plus :
Airoux, Baraigne, Belflou, Belpech, Bram, Cahuzac, Carlipa, Cassaigne (La), Cassés (Les), Castelnaudary, Cazalrenoux, Cumiès, Fajac-la-Relenque, Fanjeaux, Fendeille, Fonters-du-Razès, Force (La), Gaja-la-Selve, Generville, Gourvielle, Issel, Labastide-d'Anjou, Lafage, Lasbordes, Laurabuc, Laurac, Louvière-Lauragais (La), Marquein, Mas-Saintes-Puelles, Mayreville, Mézerville, MirevalLauragais, Molandier, Molleville, Montferrand, Montmaur, Montauriol, Orsans, Payra-sur-l'Hers, Pécharic-et-le-Py, Pech-Luna, Peyrefitte-sur-l'Hers, Peyrens, Pexiora, Plaigne, Plavilla, Puginier, Ribouisse, Ricaud, Saint-Amans, Sainte-Camelle, Saint-Gaudéric , Saint-Julien-de-Briola, Saint-MartinLalande, Saint-Michel-de-Lanès, Saint-Papoul, Saint-Paulet, Saint-Sernin, Salles-sur-l'Hers, Souilhanels, Souilhe, Soupex, Tréville, Villasavary, Villautou, Villeneuve-la-Comptal, Villepinte, Villesiscle, Villespy.
"Cette aire, dont le cœur est la ville de Castelnaudary, est caractérisée par un environnement de plaines et de coteaux sédimentaires. Au carrefour des influences climatiques atlantiques et méditerranéennes, les températures sont chaudes en été (entre 25 et 28°C) et douces en hiver (moyenne de 10°C)", détaille le cahier des charges.
Un territoire qui donne une saveur particulière à cette légumineuse, ingrédient principal du célèbre cassoulet.
Un cassoulet "premium"
Grâce à l'obtention de ce label, c'est désormais toute la filière de production qui est protégée :
C'est un atout pour notre région qui est très agroalimentaire. Grâce à cette IGP, notre haricot va être connu, de plus en plus de personnes vont s'y intéresser et surtout, on va pouvoir proposer une gamme premium de cassoulets.
Il précise également "qu'il y aura une petite hausse de prix, mais elle sera dérisoire. Il faut bien couvrir les frais pour permettre le contrôle de ce produit".
Actuellement en France, 145 produits alimentaires sont protégés par une IGP... enfin désormais 146.
Le haricot de Castelnaudary en quelques chiffres :
- 20 producteurs
- 1 trieur-conditionneur-stockeur
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400 tonnes de production annuelle