La cité chaurienne compte 12.400 habitants. Située à l'ouest du Languedoc-Roussillon et très tournée vers Toulouse, Castelnaudary a du affronter en 2013, le scandale alimentaire et médiatique de la viande de cheval dans les lasagnes puis les difficultés économiques et la fermeture de Spanghero.
Aider les électeurs à distinguer ce qui est du ressort de la municipalité et ce qui relève du gouvernement ou de la mondialisation. Cet effort de clarification est omniprésent dans la campagne des maires sortants, surtout quand ils sont de gauche, comme à Castelnaudary.
2013, annus horribilis pour Castelnaudary
Patrick Maugard, 61 ans, veut croire que ni l'affaire Spanghero, ni la fermeture du commissariat qui lui a fait rendre sa carte du PS, ni l'impopularité du gouvernement ne primeront le travail accompli depuis 1995 et son arrivée aux commandes de Castelnaudary.
"J'ose espérer que la politique du gouvernement ne va pas jouer", dit-il, je veux bien être jugé sur mon bilan mais s'il faut que je sois jugé sur celui des autres, c'est un peu lourd".
L'UMP Emmanuel Bresson, son principal adversaire, ne voit pas du tout les choses du même oeil. La gauche ne s'est pas privée d'utiliser le bilan des années Sarkozy aux législatives de 2012, "il est plutôt normal et légitime" que l'UMP fasse pareil aujourd'hui, dit ce chef d'entreprise.
M. Bresson vient de sortir un tract pour expliquer que "voter Maugard" revient à "voter Hollande", dans le droit fil des consignes du parti et de son président Jean-François Copé qui martèle que les municipales doivent être l'occasion à la fois de voter pour une meilleure gestion municipale et de sanctionner l'exécutif socialiste. Ailleurs aussi, à Toulouse par exemple, non loin de Castelnaudary, le challengeur UMP applique la consigne.
Transferts contre créations d'emplois
Quant à la politique locale, l'opposition reproche au maire d'avoir mal géré l'affaire Spanghero, le scandale international de la viande de cheval vendue pour du boeuf, et d'avoir fait les mauvais choix.
La ville s'est retrouvée sous les feux de l'actualité mondiale et "a été touchée dans son image", reconnaît Patrick Maugard. Mais les "électeurs voient bien que le maire n'a aucune responsabilité" dans cette affaire, rétorque-t-il.
Loin du "fracas médiatique", il souligne qu'il travaille dans l'ombre pour créer un climat favorable à l'implantation de nouvelles entreprises, dans un département qui est le deuxième plus pauvre de France et où le chômage frôle les 15%.
Castelnaudary, haut lieu du textile jusqu'aux années 80, avait su rebondir avec le cassoulet industriel quand le fleuron de l'activité, le fabricant des jeans C17, avait délocalisé ses 600 emplois au Maghreb, souligne-t-il.
Il n'est pas peu fier d'annoncer l'arrivée prochaine de la Socamil, plateforme logistique de l'enseigne de grande distribution Leclerc, avec 340 emplois, en provenance de la région toulousaine. Avec les emplois induits, "on parle au bas mot de 500 emplois d'un coup, c'est historique". L'UMP lui objecte que ce sont de simples transferts d'emplois et non des créations.
Créer le bon rapport de forces
Si les maires font "tourner la mairie au quotidien", ils subissent des décisions prises ailleurs. La fermeture du commissariat décidée par le gouvernement a été "très mal vécue" par Patrick Maugard. "Ce qui a été très dur à vivre, c'est la concomitance entre l'affaire Spanghero et les conditions dans lesquelles ça s'est fait", dit l'édile, tout en se défendant d'opposer deux services publics l'un à l'autre. "A la place de venir m'aider dans l'affaire Spanghero, je me suis retrouvé avec un deuxième problème à traiter et qui m'échappait", dit-il.
Malgré tout, souligne-t-il, les maires ne sont pas totalement impuissants et peuvent créer des "rapports de forces favorables". Il invoque les platanes du canal de Midi, atteints par un champignon tueur. Tous, contaminés ou pas, ont été condamnés à l'abattage. Mais Castelnaudary et deux autres communes sont montées au créneau pour refuser qu'on les détruise sans avoir tout essayé pour les sauver. Voies navigables de France (VNF), gestionnaire de l'ouvrage classé au patrimoine de l'humanité, vient d'accepter de n'arracher pour l'instant que les arbres morts dans les trois localités.
Autre candidat déclaré : Stéphane Linou, tête de liste "Agir local et autrement".
Reportage F3 LR : J.P.Laval et F.Guibal
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