Départementales 2021 dans l'Aude : découvrez les résultats du 1er tour

Enjeux, participation, résultats : suivez le déroulé du premier tour des élections départementales dans l'Aude. Environ 274.000 électeurs audois peuvent se rendre ce dimanche dans les bureaux de vote.

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Ce dimanche 20 juin, les Audois étaient appelés à se rendre aux urnes pour élire notamment leurs conseillers départementaux. Selon l'Insee, environ 274.000 peuvent faire valoir leur voix dans le département où, comme partout en France, un important taux d'abstention est anticipé.

Après la fermeture des bureaux de vote, est venue l'heure des résultats. Peu après 18h, le dépouillement a commencé dans plusieurs cantons, notamment en mairie de Carcassonne. Les résultats étaient attendus après 20h, mais leur remontée pouvait prendre un peu plus de temps que de coutume, le scrutin étant doublé avec celui des régionales

Elections dès le premier tour

Dans le canton de La Piège au Razès, André Viola et Marie-Christine Bourrel arrivent en tête. Vers 20h30, les résultats partiels établis à partir de 94% des bulletins les créditait de 70,42% des voix, face à Christelle de l’Epinois et Lionel Rondouin (Rassemblement national).

En 2015, le binôme de l’ancien président du conseil départemental, qui a passé la main à Hélène Sandragné en juillet dernier, était élu dès le premier tour avec 50,87% des voix dans ce qui s’appelait alors le canton de Bram. C'est le seul canton où n'avait pas été organisé de second tour.

Il ne sera pas seul cette année : premier canton à disposer de résultats définitifs, le Haut-Minervois a été remporté dès le premier tour par le binôme sortant composé d'Alain Giniès et Françoise Navarro-Estalle (65,5% des suffrages exprimés). Face à eux, une candidature RN : Jean-Pierre Arnaud et Marjorie Vic ont récolté 34,5% des voix.

[Le peuple de gauche] a, je pense, répondu favorablement à cette union à laquelle nous croyons depuis le début. Comme j'ai coutume de dire, sur un mandat de proximité comme le nôtre, ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous sépare.

Hélène Sandragné, présidente sortante du conseil départemental

Un peu plus tard dans la soirée, la gauche pouvait se féliciter d'une victoire dans la Vallée de l'Orbiel. Muriel Cherrier et Christian Raynaud sont réélus (67,25% des voix) devant Sophie Bourrillon et Jean-Marie De Faucher de la Ligerie du RN (32,75%).

Dans le Bassin chaurien, canton de Castelnaudary, le duel a profité également à la gauche. Eliane Brunel et Patrick Maugard devancent avec 70,7% des suffrages leurs opposants du RN Patricia Bielmas et Marc Palacz (29,05%) et décrochent le canton. 

En revanche, dans les Basses plaines de l'Aude, la configuration à deux listes n'a pas suffi à faire triompher la gauche. Malgré 63,34% des voix, Didier Aldebert et Séverine Mateille ont échoué à rassembler 25% des électeurs inscrits. Avec une participation qui atteint à peine 35,77% des voix, le binôme retrouvera le RN pour un second tour. 

Ballottages urbains 

A Narbonne, deux cantons mettent la gauche en tête, mais en ballottage avec le RN. Francis Morlon et Margali Vergnès devancent de six points (39,82%) Jean-François Daraud et Laura Mondié (33,92%) pour le canton Narbonne-1. Même configuration à Narbonne-2, mais un écart un peu plus important (huits points). Dans les deux cas, les taux d'abstention sont importants : 69 et 68% respectivement.

Un scénario qui semble se confirmer du côté de Carcassonne. Dans deux cantons, le RN et la gauche se retrouvent au second tour. Les autres binômes, notamment France insoumise dans le cas de Carcassonne-2, ne parviennent pas à s'imposer dans une triangulaire. Même constant à Lézignan, malgré la présence d'une liste divers droite soutenue par la municipalité. A Carcassonne-1, c'est la droite qui fera face au binôme divers gauche le 27 juin.

Le RN à la peine 

Figure départementale du mouvement bleu marine, Christophe Barthès n'a pas rencontré le succès dans son fief de Trèbes. Le canton de la Montagne d'Alaric élit dès le premier tour la socialiste Caroline Cathala (62,97% des voix), tandis que son opposant recule de deux points par rapport à 2015. 

C’est surtout ça la déception : l’abstention qui est énorme. Notre électorat ne s’est pas mobilisé, comme pour les municipales. (…) On va étudier chaque canton.

Christophe Barthès, délégué départemental du RN

A noter que dans la Région limouxine, la faible participation prive le binôme Durand-Larruy, en tête, des 25% des inscrits nécessaires pour la victoire. Julien Rancoule et Daphnée Loopuyt, du Rassemblement national, se qualifient donc pour le second tour, avec 29,95% des voix.

Vers une faible participation

Dans un contexte épidémique qui a réduit l'ampleur des campagnes électorales, un taux d'abstention record était attendu pour des élections qui peinent souvent à mobiliser. Les chiffres partiels tombés dans la journée tendent à confirmer la tendance. 

A 17h, le département était l'un de ceux qui affichait les participations les plus fortes en Occitanie, après la Lozère et l'Aveyron. Un peu plus de 36% des électeurs avaient alors fait valoir leur suffrage. Ils étaient 20% à midi. 

Les enjeux de l'élection

Le bastion pouvait-il s’effriter ? Sous présidence socialiste depuis 1945, l’Aude n’aura vu lors des précédentes élections départementales qu’un seul canton, celui des Corbières-Méditerranée, échapper à la houlette de la gauche. Cette fois, le PS avance en alliance avec le Parti communiste, Europe-Ecologie-Les Verts, le Parti radical de gauche, Génération.s et Nouvelle donne. Seule autre force en présence dans l’ensemble des 19 cantons : le Rassemblement national, associé à la Droite populaire, l’Avenir français et les localistes.

Les résultats du RN étaient scrutés de près au soir du premier tour, dans un territoire où il est en progression constante ces dernières années. En 2015, le parti d'extrême droite s’était qualifié dans l’ensemble des cantons où devait se poursuivre l’élection. Et la formation semble s’être heurtée à un "plafond de verre" le privant du moindre siège dans le conseil sortant, il pouvait capitaliser notamment sur certains thèmes propres à la ruralité et une présence forte sur le littoral.

Un autre facteur est susceptible d’entrer en jeu : la perte de vitesse du Parti socialiste à l’échelle nationale allait-elle peser sur ces élections locales ? L’union avec les écologistes pouvait renforcer une majorité de gauche, mais aussi fonctionner comme repoussoir dans des territoires marqués par un discours anti-éolien (Montagne noire), ou préoccupés par le soutien à l’activité viticole (Minervois, Corbières…). D’autant qu’à sa gauche, la liste était bordée dans deux cantons par des binômes France Insoumise : le fief de la Haute-Vallée de l’Aude et Carcassonne-2.

Enfin, il fallait compter sur une implantation municipale de la droite, en particulier dans les zones urbaines. La préfecture, Carcassonne, est notamment gérée depuis 2014 par Gérard Larrat, tandis que Lézignan-Corbières a été décrochée par la liste divers droite de Gérard Forcada en 2020. Ces deux équipes municipales soutiennent des candidatures pour l’actuel scrutin, potentielles retenues de voix pour les listes PS et RN. Sans oublier que la droite était parvenue à décrocher deux sièges en 2015, binôme qui se représente cette année.

 

► Retrouvez ci-dessous les résultats du premier tour des élections départementales canton par canton. Zoomez ou dézoomez grâce aux boutons en bas à gauche de la carte puis cliquez sur le canton de votre choix. 

 

 

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