Les salariés de la filiale d'Areva située près de Narbonne et spécialisée dans la transformation de l'uranium, sont en grève depuis mercredi soir. Ils protestent contre les conditions d'un projet d'intégration dans Areva
Environ 60% des 250 salariés étaient en grève jeudi et prévoyaient de poursuivre le mouvement jusqu'à la semaine prochaine.
La production est ralentie: l'usine, qui fonctionne habituellement 24 heures sur 24, cesse de produire 9 heures par jour.
Le délégué CGT David Perea dénonce une baisse de la rémunération globale. "On va perdre sur la prime d'ancienneté, sur la complémentaire retraite, on perd sur le congé de fin de carrière (jusqu'à 10 mois). Et les nouveaux venus seront embauchés à un salaire moindre: 1.500 bruts contre 1800 aujourd'hui", regrette-t-il.
"On refuse pas la fusion, souligne-t-il, on veut pas la fusion au rabais".
Le DRH Sylvain Ferroux voit dans cette grève un moyen de pression de la part des syndicats dans la négociation en cours, avant un comité central d'entreprise (CCE) prévu lundi. Balayant les affirmations du syndicaliste, qualifiées "d'interprétations", il met en avant le statut social "de très bonne qualité" dont bénéficient les salariés d'Areva et dont ceux de la Comurhex vont désormais bénéficier.
La Comurhex, filiale à 100% d'Areva, transforme l'uranium naturel pour obtenir de l'hexafluorure d'uranium, qui est ensuite enrichi et transformé en combustible pour les centrales nucléaires.
Les deux usines Comurhex en France, à Malvezy (Aude) et à Tricastin (Drôme), ont été mises à l'arrêt pour les deux derniers mois de l'année 2011, en raison de la baisse de la demande au Japon, un des principaux clients d'Areva en dehors d'EDF, depuis la catastrophe de Fukushima.