La société Spanghero, au coeur du scandale de la viande de cheval, a décidé de cesser l'activité de négoce de viande pour laquelle son agrément est suspendu depuis le 14 février, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.
"En amont des conclusions de l'enquête des services vétérinaires, nous avions d'ores et déjà décidé d'arrêter cette activité de négoce car elle ne représente que 2% du chiffre d'affaires de Spanghero", explique le président de l'entreprise de Castelnaudary, Barthélémy Aguerre, cité dans le communiqué transmis à l'AFP.
La société a décidé de se concentrer sur les autres activités du groupe -viande à la découpe, préparation de viande et de viande hachée, élaboration de plats cuisinés- qui constituent "le coeur de métier de l'entreprise".
L'agrément sanitaire de Spanghero SAS, suspendu à la suite de la découverte de viande de cheval dans des plats préparés, avait été rétabli lundi pour ces activités.
Mais la nécessité de mener "investigations complémentaires" sur deux lots de viande congelée ont conduit le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll à maintenir la suspension de l'agrément sanitaire pour l'activité de négoce.
"Le rapport ne change rien", pour des syndicats de Spanghero
Le rapport de la Brigade d'enquête vétérinaire et phytosanitaire sur la société Spanghero, en première ligne dans le scandale des plats cuisinés au cheval, ne change rien, ont fait remarquer vendredi des responsables des syndicats de l'entreprise.
"Le rapport maintient la fermeture" du secteur négoce de l'entreprise de Castelnaudary, a noté le délégué CFDT Claude Hill contacté par téléphone. "Ils ont bloqué pour poursuivre les investigations, il faut les laisser faire", a-t-il ajouté à quelques heures de la réunion d'un comité d'entreprise extraordinaire.
"Des investigations complémentaires" sont nécessaires, a estimé vendredi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, rendant compte dans un communiqué du rapport de la Brigade d'enquête vétérinaire et phytosanitaire.
"On s'en doutait", a déclaré pour sa part un délégué FO, Jérôme Lagarde, qui ne crie pas victoire en attendant que toutes les vérifications soient terminées, notamment auprès des autorités néerlandaises dans les entrepôts par lesquels des produits revendus par Spanghero ont transité.
"Côté précaution, j'arrive à comprendre", ajoute-t-il, "mais maintenant, il va falloir repartir et récupérer des clients".
Les deux syndicalistes ont souligné par ailleurs que l'activité de la société restait pratiquement au point mort malgré le rétablissement dès lundi de l'agrément sanitaire pour les activités de production de viande hachée, de saucisserie, d'élaboration de plats cuisinés et de découpe de viande.
"Il n'y a pas de clients donc pas de commandes", a noté Claude Hill.
Selon le rapport, la suspicion persiste sur le site de l'entreprise où sont stockés les produits congelés car un lot déjà contrôlé fait l'objet de contrôles sanitaires complémentaires.